Au procès de l'affaire Martinez Zogo, du nom de l'animateur vedette de la radio Amplitude FM assassiné en janvier 2023 à Yaoundé, le tribunal militaire a rejeté, ce lundi 11 novembre, toutes les exceptions soulevées par les avocats de la défense au cours des dernières audiences avant de requalifier certaines infractions retenues contre les accusés.
L'audience a duré moins d'une heure, juste le temps pour le juge militaire de rejeter les exceptions soulevées par la défense, notamment des vices de procédure, à l'instar de perquisitions sans mandat à des heures indues et sans procès-verbaux. Celui-ci les a jugées précoces et infondées, à la suite de quoi les avocats des principaux accusés ont annoncé qu'ils allaient interjeter appel de cette décision.
La cour s'est également appuyée sur ce qu'elle qualifie de « simples erreurs matérielles », suite à des omissions observées dans l'ordonnance de renvoi d'octobre dernier, pour requalifier unilatéralement certaines inculpations retenues contre les accusés. Jean-Pierre Amougou Belinga, patron du groupe de presse privé l'Anecdote, et Léopold Maxime Eko Eko, ex-directeur de la Direction de la recherche extérieure (DGRE) sont tous deux désormais poursuivis pour les infractions de complicité de torture. « C'est une décision qui nous tombe sur la tête », a réagi Me Ndjana Ndjana, l'avocat de Maxime Eko Eko.
Quant à Justin Danwe, le patron du commando suspecté d'avoir enlevé et torturé Martinez Zogo, il est aujourd'hui accusé de complicité d'arrestation et de séquestration, complicité de torture, complicité d'assassinat et violation de consignes. « Depuis que je suis avocat, c'est la première fois que je vois rectifier une ordonnance de renvoi. Pour moi, c'est spécial », a pour sa part commenté son avocat, Me Mbuny.
Le procès a été renvoyé au 2 décembre pour l'ouverture des débats sur le fond.