La 10e session de la Commission spéciale Défense et Sécurité entre la République démocratique du Congo et la République du Congo s'est ouverte hier, lundi, à Kinshasa. Ces rencontres, prévues jusqu'au 13 novembre, visent à renforcer la coopération bilatérale face aux défis sécuritaires et humanitaires partagés par les deux pays. Les discussions sont menées en sous-commissions avec pour objectif de consolider la confiance mutuelle et d'apporter des réponses concrètes aux préoccupations communes.
Malentendus, suspicions et litiges inutiles, voilà des termes qui résonnent souvent dans les couloirs officiels des deux Congo. Ces capitales voisines, les plus proches au monde, partagent aussi des défis sécuritaires.
Parmi ceux-ci, le conflit intercommunautaire dans le Maï-Ndombe, en RDC, qui oppose, depuis juin 2022, les communautés Teke et Yaka, avec des centaines de morts et des milliers de déplacés, dont certains trouvent refuge au Congo-Brazzaville. Kinshasa évoque parfois une « main noire » derrière ces violences, sans en identifier clairement l'origine.
Dans ce contexte, le ministre de l'Intérieur congolais, Raymond Zéphirin Mboulou, a insisté sur l'importance du vivre-ensemble et de la confiance mutuelle. « La RDC et la République du Congo ont un dénominateur commun, c'est le Congo. Il est notre terre partagée, notre richesse, notre vie. Il a fondé notre peuple et a forgé notre culture. Travaillons à le protéger des suspicions et des litiges inutiles. »
Les relations entre la RDC et la République du Congo ont récemment été marquées par des tensions liées à la politique de Brazzaville envers le Rwanda. En mai dernier, des informations ont fait état d'une cession de terres agricoles du Congo-Brazzaville au Rwanda, suscitant des interrogations à Kinshasa quant aux motivations de cette initiative.
Raymond Zéphirin Mboulou, sans mentionner cet épisode, a tenu à clarifier la position de Brazzaville. « Le Congo n'a jamais servi et ne servira jamais de base arrière pour une initiative visant à déstabiliser un pays voisin, surtout pas le pays frère qu'est la RDC. C'est un serment ! Sur la base de ce serment, nous nous ouvrons à ce qui est essentiel pour nos deux pays et nos deux peuples. »
Ainsi, Kinshasa et Brazzaville entendent renforcer leur coopération en instaurant des échanges réguliers pour consolider leurs liens.