L'audience du 11 novembre 2024 dans l'affaire Martinez Zogo au tribunal militaire de Yaoundé marque un tournant décisif dans cette procédure judiciaire qui captive l'attention nationale. Le juge Colonel Misse Njone a rendu son délibéré concernant les exceptions soulevées par la défense, apportant des clarifications importantes sur plusieurs points contestés.
La question de l'identité de la victime, soulevée par les avocats de Jean Pierre Amougou Belinga, a été définitivement tranchée. Le tribunal a confirmé que Martinez Zogo et Mbani Zogo Arsène sont bien la même personne, balayant ainsi l'une des principales stratégies de la défense.
Un développement majeur concerne la requalification des charges contre certains accusés. Bruno Bidjang voit désormais son chef d'accusation modifié en "conspiration de torture". Plus significatif encore, Amougou Belinga et Maxime Eko Eko sont maintenant poursuivis pour "complicité de coaction de torture", une qualification juridique qui précise leur niveau présumé d'implication dans l'affaire.
Le tribunal a également statué sur plusieurs autres points cruciaux :
- Rejet de l'ordonnance de Sikati Kamwo datée du 1er décembre 2023
- Refus de la demande de reconstitution des faits
- Rejet de la demande de libération de Maxime Eko Eko, basée sur de présumées irrégularités
- Maintien de la procédure malgré les demandes d'annulation
Cette audience révèle la détermination du tribunal à maintenir le cap de la procédure malgré les multiples tentatives de la défense pour remettre en question sa validité. La stratégie des avocats, consistant à soulever des exceptions procédurales et à questionner des éléments fondamentaux comme l'identité de la victime, n'a pas abouti aux résultats escomptés.
La prochaine étape de ce procès emblématique est fixée au 2 décembre prochain. Cette affaire, qui met en lumière des questions cruciales sur la liberté de la presse et la sécurité des journalistes au Cameroun, continue de susciter un vif intérêt tant au niveau national qu'international.
L'évolution des charges contre les principaux accusés suggère une volonté de la justice militaire de préciser les responsabilités de chacun dans cette affaire tragique. La requalification en "complicité de coaction de torture" pour Amougou Belinga et Eko Eko pourrait avoir des implications significatives pour la suite de la procédure.
Cette affaire demeure un test crucial pour le système judiciaire camerounais, particulièrement observé pour sa gestion d'un dossier impliquant des personnalités influentes et touchant à des questions sensibles de liberté d'expression et de sécurité des journalistes.