A quelques jours de la clôture de la campagne, les leaders des coalitions se font encore désirer à Ziguinchor. Seules trois têtes de listes nationales ont débarqué à Ziguinchor pour cette campagne : Thierno Alassane Sall, chef de file de la coalition « Sénégal Kesse », Ousmane Sonko, le leader de la coalition Pastef et Abdoulaye Sylla, tête de liste de la Coalition « And Bessal Sénégal », ont débarqué à Ziguinchor. Les autres têtes de liste brillent par leur absence dans la région où la question de.la paix reste un sujet évoqué.
Si pour Thierno Alassane Sall, il faudrait cerner les causes de la crise pour résoudre ce conflit, Ousmane Sonko prône pour sa part la retenue sur les questions de sécurité publique. Toujours est-il que les investis au niveau local poursuivent leur campagne sous la forme de porte-à-porte. Une stratégie qui semble prospérer à Ziguinchor où la coalition Pastef en « roue libre » détient le palme de l'animation de la campagne avec ces caravanes qui sillonnent la ville et les autres départements. Guy Marius Sagna et compagnie impriment leur marque dans cette campagne à travers des caravanes qui sillonnent différentes localités de la région.
Question : qu'est-ce qui peut bien pousser les autres têtes de liste à opérer un black-out à Ziguinchor ? La réponse à cette question est à chercher dans la configuration politique dans la région. Pour ce militant d'une coalition qui préfère garder l'anonymat : « Notre leader a décidé de ne pas venir à Ziguinchor et nous sommes d'accord avec sa démarche car Ziguinchor a fini de basculer dans le camp du Pastef et il sera difficile de renverser la tendance. La seule chose que nous pouvons faire, c'est essayer de faire un travail d'approche pour convaincre certains.
Donc, se déployer à Ziguinchor avec toute la logistique tout en sachant que vous n'allez pas gagner, ce n'est pas la peine ... », déclare-t-il avant de souligner qu'ils font le travail pour grignoter quelques voix qui pourront être comptabilisées sur la liste nationale. Une thèse que ne semble pas approuver cet autre militant d'une autre coalition qui s'explique difficilement ce boycott de Ziguinchor par sa tête de liste nationale.
« Ce n'est pas tout Ziguinchor qui est avec le Pastef. Il y a des gens qui sont fatigués donc il faut venir à Ziguinchor pour les réconforter, les soulager des difficultés et leur redonner confiance. Ne pas venir à Ziguinchor, c'est déjà abdiquer avant même le début du combat. Je suis investi sur la liste départementale de Ziguinchor et j'ai besoin du soutien de mon leader ici», martèle cet investi sur la liste départementale de Ziguinchor. Pour certains, la venue à Ziguinchor pour ces têtes de liste pourrait être assimilée à une perte de temps.
D'autres sont d'avis que certains leaders rechignent à venir à Ziguinchor pour tout simplement éviter « la sonkorisation ». Pourtant, des leaders comme Thierno Alassane Sall et Abdoulaye Sylla se sont déployés avec leur caravane à Ziguinchor sans problème. Le temps est certes compté pour ces leaders nationaux mais à quelques jours de la clôture de cette campagne pour les législatives anticipées, il n'est pas exclu qu'ils viennent à Ziguinchor transmettre leur programme. En attendant, les caciques de l'ancien régime sous différentes bannières déroulent ce qu'ils appellent un travail de fond.
Maodo Dia, tête de liste départementale de la coalition « Jeff jel takku liguey Sénégal » s'investit dans les coins et recoins du département tout comme les investis de la coalition Takku Wallu à l'image de Dior Gomis qui poursuit avec son équipe le « porte-à-porte ». Son mentor Abdoulaye Baldé, Président de l'UCS membre de cette coalition, a décidé de hausser le curseur en descendant sur le terrain pour accompagner cette liste.
Un autre qui poursuit aussi sa campagne sans tambour ni trompette, c'est l'ancien Président de la CNDT Benoit Sambou, Président du Mouvement PACTE, investi sur la liste nationale de cette coalition « Takku Wallu » qui sillonne les différents quartiers de Ziguinchor et du département pour porter le programme de la coalition. Lors d'une émission sur la radio SudFM Ziguinchor, le « Monsieur élection APR » a expliqué l'importance de donner la majorité à « Takku-Wallu » pour un équilibre des institutions.
L'ancien ministre de l'Economie Doudou KA qui a mis sur pied un nouveau parti URGENS coache de loin ses poulains et ses militants qu'il appelle à voter la liste PASTEF dans le département de Ziguinchor. En attendant l'arrivée de la tête de liste de la coalition « JAMM AK NJARIN », ses investis dans le département en l'occurrence Docteur Ibrahima Mendy déroulent leur campagne à Ziguinchor.