Nous avons rencontré la poétesse Amama Zayer lors de la cérémonie de remise des prix littéraires Abdelwaheb Ben Ayed. Son oeuvre «Pour ne pas perturber l'ordre public» vient de décrocher le prix du meilleur recueil de poésie en langue arabe. Les jurys ont fait l'éloge de son style innovant pour passer ses idées, de sa sincérité et de sa manière d'apprivoiser le langage. Nous lui avons posé ces trois questions.
Est-ce que c'est votre première consécration en tant que poétesse ?
J'ai quatre livres publiés et j'ai déjà reçu le prix Credif pour mon deuxième recueil de poésie.
Cette récompense est un énorme honneur que je dois essentiellement à mon éditeur Mayara Editions qui a cru en moi et en mon projet. Il l'a même publié gratuitement.
Quand avez-vous fini l'écriture de ce recueil ?
Je l'ai écrit sur trois ans. Mais la plupart des textes remontent à une période de dépression sévère que j'ai traversée à cause d'une succession d'évènements traumatisants. L'écriture m'a servi de refuge, même de thérapie. Elle m'aide à guérir mes blessures intérieures et m'offre la possibilité d'exprimer mes tensions refoulées à travers les mots.
Pouvez-vous nous donner un aperçu sur le thème général de votre recueil ?
Les poèmes de ce livre s'apparentent à un cri, un ensemble de «NON». Ils abordent des questions cruciales comme le patriarcat, le fanatisme dans tous ses genres... C'est un recueil à l'écriture emportée et enfiévrée qui creuse, dénonce et refuse de se taire. J'ai puisé dans mon expérience personnelle pour livrer un message universel fort, que nous survivons à travers nos plumes. C'est notre unique arme, en tant qu'écrivains, pour défendre notre société et notre pays.