Une tempête politique secoue le Conseil Constitutionnel du Cameroun après la récente sortie médiatique de son président, Clément Atangana, qui soulève de sérieuses questions sur l'indépendance de cette haute institution.
Au coeur de la polémique, la participation du président du Conseil à une réunion appelant à la candidature de Paul Biya, 92 ans, pour un nouveau mandat présidentiel. Face aux critiques, Atangana a choisi de répondre non pas en clarifiant sa position sur l'impartialité attendue de sa fonction, mais en adoptant une posture défensive teintée de menaces.
Dans sa réponse, le magistrat hors hiérarchie de première classe s'est lancé dans une démonstration de force inhabituelle, rappelant ses titres et grades, une démarche jugée inappropriée pour le président d'une institution aussi prestigieuse que le Conseil Constitutionnel.
Plus troublant encore, sa communication reprend les éléments de langage caractéristiques du RDPC, le parti au pouvoir, évoquant des "conspirations" et des tentatives "d'incitation à la rébellion". Cette rhétorique, typique de l'arsenal répressif utilisé contre l'opposition camerounaise, soulève des interrogations légitimes sur sa capacité à maintenir l'impartialité nécessaire à sa fonction.
La situation pose un problème fondamental : comment un président du Conseil Constitutionnel, après avoir publiquement manifesté son soutien politique, pourrait-il arbitrer objectivement les futures échéances électorales ? Cette question cruciale renvoie au principe juridique fondamental selon lequel un juge ayant exprimé un préjugé ne peut présider un procès impliquant la personne concernée.
Face à ces événements, de nombreuses voix s'élèvent pour réclamer la démission de Clément Atangana, estimant que son maintien à ce poste compromettrait l'intégrité et la crédibilité de l'institution qu'il préside.