En RDC, la désapprobation des magistrats s'est fait entendre mardi 12 novembre 2024 lors de la fin des états généraux de la justice, ouverts à Kinshasa depuis une semaine. L'objectif était de tenter de diagnostiquer les maux de la justice congolaise, qualifiée de « malade » par les plus hautes autorités.
« Théâtralisation » : voilà le terme employé par les syndicats pour dénoncer des irrégularités. D'abord, dans l'organisation : le Conseil supérieur de la magistrature, organe de gestion du pouvoir judiciaire en République démocratique du Congo (RDC), a été exclu des préparatifs et de l'organisation des états généraux.
« La manière dont les participants ont été sélectionnés pose problème »
En conséquence, l'intersyndical de la magistrature affirme que les participants ont été triés sur le volet. Pour Henry Dianda, secrétaire général de l'intersyndical du secteur, c'est une évidence : « La manière dont les participants ont été sélectionnés pose problème. Nous ne savons pas d'où ils viennent. Ils ont été recrutés parmi les participants des partis politiques. Quelle est la qualité de ces personnes qui viennent poser un diagnostic pour que la justice de notre pays fonctionne comme il se doit ? Les orateurs qui sont venus exposer, et les thèmes qui ont été abordés, nous avons l'impression qu'ils ont été sélectionnés et orientés. Nous avons constaté qu'il y a beaucoup de verrous qu'on veut faire sauter, ce qui touche à l'indépendance de la magistrature dans notre pays ».
Les syndicats dénoncent aussi le fonctionnement occulte du secrétariat des états, dont les membres ne sont pas connus des participants. Les assises devaient être clôturées aujourd'hui, mais elles ont été prolongées afin de permettre des débats en ateliers et la mise en commun des recommandations.
Un exercice similaire avait eu lieu en 2015, mais selon les syndicats et les autorités, moins de 1 % des 350 recommandations de réforme avaient été mises en oeuvre.