Moins de deux semaines après le sommet de sécurité entre Yoweri Museveni et Félix Tshisekedi à Entebbe, le Parlement congolais envoie une délégation de dix députés et un expert à Kampala pour une mission de diplomatie parlementaire. Ce séjour, prévu du 12 au 19 novembre, vise à renforcer la transparence et la sincérité dans les relations bilatérales sécuritaires entre la RDC et l'Ouganda. Malgré les suspicions persistantes entre Kampala et Kinshasa, les deux parties souhaitent renforcer leur collaboration.
Cette mission parlementaire s'inscrit dans le cadre de la coopération interparlementaire bilatérale. À Kampala, plusieurs rencontres sont prévues, notamment avec Anita Annet Among, présidente du Parlement ougandais, ainsi qu'avec des responsables de commissions parlementaires et potentiellement des membres du gouvernement ougandais.
L'objectif principal est d'évaluer l'exécution des accords existants entre la République Démocratique du Congo (RDC) et l'Ouganda. Parmi ces accords figurent des projets d'infrastructures décidés en juin 2021 entre Yoweri Museveni et Félix Tshisekedi. Ils concernent la construction et la réhabilitation de routes importantes reliant les deux pays. Il s'agit, entre autres, de l'axe Mpondwe-Beni, long de 84 kilomètres, de la route Beni-Butembo sur 54 kilomètres, et d'un tronçon de 94 kilomètres reliant Bunagana, actuellement occupé par le M23, à la ville de Goma.
Discussions sur les accords commerciaux
Des discussions sont également prévues autour des accords commerciaux entre les deux pays. L'Ouganda exporte notamment des matériaux de construction et des produits manufacturés vers l'Est de la RDC, tandis que la RDC exporte du thé, du café et du cacao vers l'Ouganda.
Ce dernier est parfois accusé d'être une porte de sortie pour des produits de contrebande provenant de la RDC. La question de l'exploitation pétrolière sur le lac Albert pourrait également être abordée.
La RDC et l'Ouganda sont engagés dans l'opération militaire Shujaa, lancée en novembre 2021 pour traquer les combattants des ADF, un groupe armé originaire de l'Ouganda et allié à l'État islamique, actif dans le Nord-Kivu et l'Ituri.
Les parlementaires congolais souhaitent évaluer l'opération Shujaa, avec pour objectif d'accroître son efficacité et de consolider les récentes avancées des Forces Armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et des Forces de défense du peuple ougandais (UPDF) sur le terrain.
Yoweri Museveni et Félix Tshisekedi s'étaient montrés satisfaits de cette opération, et leur rencontre du 31 octobre a conduit, il y a quatre jours, à une réunion des experts des FARDC et de l'UPDF pour mettre en oeuvre les directives convenues.