Casablanca — L'inclusion des agences de crédit à l'exportation et des compagnies d'assurance est un levier essentiel pour la mobilisation des capitaux en Afrique, a affirmé, mardi à Casablanca, la représentante spéciale du président de la Banque africaine de développement (BAD) auprès de l'Africa Investment Forum (AIF), Yacine Fal.
S'exprimant lors d'une session d'information exclusive sur les journées transactionnelles du Forum pour l'Investissement en Afrique, Mme Fal, a souligné que ces nouveaux acteurs joueront un rôle crucial dans la diversification de la base d'investisseurs et le soutien aux petites et moyennes entreprises (PME) africaines.
"L'objectif aujourd'hui est de mobiliser un large éventail de partenariats pour répondre aux besoins croissants du continent, en s'appuyant sur l'innovation et la coopération pour s'adapter aux évolutions rapides des enjeux économiques", a-t-elle précisé, notant que le choix du Maroc pour accueillir le Forum cette année témoigne de la position du pays en tant que centre financier de l'Afrique.
Le Maroc a également soutenu ces initiatives lors des Assemblées annuelles de la BAD à Nairobi en mai, en plaidant pour une meilleure mobilisation des financements privés et la mise en place d'une plateforme commune, a-t-elle indiqué, ajoutant que ce soutien reflète la volonté de renforcer les échanges entre les institutions financières et les investisseurs pour favoriser le développement durable en Afrique.
"L'AIF, depuis sa création en 2018 par la BAD et ses partenaires, s'est imposé comme une plateforme essentielle pour attirer les investissements en Afrique. En cinq ans, elle a facilité des transactions sur 245 projets pour une valeur totale de 243 milliards de dollars", a-t-elle dit.
Et de soutenir qu'au-delà des transactions, l'AIF cherche à accroître l'intérêt des investisseurs mondiaux pour l'Afrique, malgré les coûts élevés et la perception du risque sur le continent.
Mme Fal a, en outre, fait savoir que cette plateforme répond aux réformes promues par le G20 pour moderniser les financements multilatéraux et attirer des investisseurs dans des projets durables, mettant l'accent sur l'importance de cette édition du forum qui prévoit une participation élargie, incluant des agences de crédit à l'exportation et des assureurs, souvent sous-représentés, mais essentiels dans le financement du commerce international.
Représentant le ministère de l'Économie et des Finances, Abdelkrim Achir, directeur-adjoint du Trésor et des Finances extérieures, a souligné que cette édition de l'AIF s'inscrit dans un contexte marqué par l'intensification des efforts du gouvernement marocain pour renforcer l'investissement public et encourager l'investissement privé.
Ces actions incluent, selon lui, l'accélération de la feuille de route 2023-2026 pour améliorer le climat des affaires, la mise en oeuvre des objectifs du Fonds Mohammed VI pour l'Investissement, ainsi que le développement de nouvelles stratégies sectorielles, telles que la Stratégie nationale "Maroc Digital 2030" et l'Offre Maroc Hydrogène Vert.
Ces initiatives visent également à doter les Centres Régionaux d'Investissement (CRI) de davantage d'autonomie, afin de promouvoir une attractivité territoriale équitable et de renforcer la prise de décision locale et régionale, a-t-il poursuivi.
Par ailleurs, M. achir a mis en avant le rôle de cette édition qui constitue une opportunité précieuse de présenter les thématiques phares de 2024 ainsi que le portefeuille de projets destinés aux investisseurs, notant que l'organisation de l'AIF au Maroc pour la deuxième année consécutive témoigne de la reconnaissance des efforts déployés par le Royaume dans la promotion de l'investissement et de son positionnement en tant que pôle régional de croissance.
L'AIF, qui se tiendra du 4 au 6 décembre à Rabat sous le thème "Leveraging Innovative Partnerships for Scale", souligne le rôle crucial des partenariats innovants dans la résolution des défis actuels et l'extension des impacts.