L'Église, institution séculaire qui a longtemps occupé une place centrale dans la vie spirituelle et morale des sociétés, fait face à une crise profonde. Entre les accusations d'escroquerie visant certains pasteurs, les plaintes croissantes pour nuisances sonores et la politisation grandissante de ses activités, le rôle de cette institution suscite aujourd'hui de vives inquiétudes parmi les citoyens et les autorités.
Conscientes de la gravité de la situation, plusieurs structures religieuses, réunies au sein de l'Association Chrétienne pour la Gestion des Églises du Togo, ont lancé un appel au gouvernement et à la direction des cultes. Leur objectif : instaurer une réglementation stricte pour encadrer les activités des églises et rétablir l'ordre.
Emmanuel Attiga, président de cette structure, déplore l'absence de contrôle et de cadre réglementaire, qui a permis à de nombreux individus sans formation pastorale adéquate de fonder des églises. Selon lui, ce manque de rigueur engendre un désordre inquiétant, où les objectifs spirituels sont souvent éclipsés par des intérêts financiers ou politiques.
Pour répondre à ces défis, Emmanuel Attiga préconise la mise en place de critères stricts pour la création des églises et l'accès au statut de responsable religieux. Selon lui, la formation pastorale et l'exigence de qualifications spécifiques sont des prérequis indispensables pour restaurer la vocation première de l'Église : guider les fidèles sur le chemin de la foi et des valeurs morales.
Cette régulation permettrait, selon l'Association, de prévenir les abus et de redonner à l'Église son rôle de phare spirituel et moral dans la société.
L'association se dit prête à collaborer avec le gouvernement pour définir un cadre de fonctionnement clair et précis.