Le ministre sénégalais de l'Environnement et de la Transition écologique, Daouda Ngom et son homologue Malien, Mamadou Samaké (Environnement et Assainissement), ont invité mardi les pays membres de l'Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) à prendre en charge la pollution de son affluent le plus important, la Falémé.
"Cette problématique ne peut être réglée par un seul pays d'où la nécessité pour les pays en partage de ce cours d'eau de se retrouver à travers l'OMVS pour prendre à corps la pollution de la Falémé", a dit M. Ngom.
Daouda Ngom co-animait, dans le cadre de la Cop 21, un panel de haut niveau de l'Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) avec ses homologues de la Guinée, Diamilatou Diallo (Environnement et du Développement durable) et Mamadou Samaké (Environnement et Assainissement) du Mali ainsi que d'autres officiels des pays du bassin du fleuve Sénégal.
"Le Sénégal, a-t-il déploré, souffre énormément de la pollution de la Falémé dans la zone de Kédougou. Donc, nous appelons à la mise en place d'un grand projet de dépollution et d'un observatoire pour le suivi régulier du fleuve Sénégal, une idée qu'on partage avec le Mali", a-t-il lancé.
Il a également appelé l'OMVS à prendre les devants en mettant en place des projets intergouvernementaux pour régler certains problèmes du bassin du fleuve de Sénégal, suggérant entre autres une réserve de biosphère entre le Sénégal, le Mali et la Guinée à travers l'organisation sous régionale.
Selon lui, une telle initiative pourra "concilier la conservation de la biodiversité avec une utilisation des ressources permettant de maintenir les services écosystémiques offerts aux communautés locales".
Abondant dans le !e même sens, Mamadou Samaké, ministre Malien de l'Environnement, de l'Assainissement et du Développement durable, a insisté sur l'importance de s'appuyer sur la coopération régionale pour sauvegarder la Falémé.
"Avec mon homologue Sénégalais, Daouda Ngom, nous avons décidé à Cali en Colombie, lors du dernier sommet sur la biodiversité, de renforcer les mesures de sauvegarde de ce cours d'eau prises par nos deux pays dans l'objectif d'aller à un autre niveau de coordination", a-t-il rapporté.
Selon lui, "si au-delà du Sénégal et du Mali, les pays qui partagent ce cours n'interviennent pas de façon cordonnée leurs politiques de sauvegarde de la Falémé, nous ne serons pas efficace face à l'ampleur du problème de pollution".
"Si nous ne mettons pas un terme aux activités d'orpaillage et de pollution en cours sur la Falémé, nous risquons de perdre ce cours d'eau. Aujourd'hui, nous sommes en train d'aller malheureusement à cela c'est pourquoi, il faut une mobilisation générale et coordonnée des pays qui partagent ce cours d'eau", a-t-il prévenu, en soulignant que l'heure est à "des actions énergiques et coordonnées pour plus d'efficacité".
Dans cette perspective, des techniciens des départements concernés des pays limitrophes du fleuve Sénégal sont en train de préparer une rencontre destinée à mettre en plan d'actions concertées sur la problématique de la Falémé, a-t-il annoncé.
M. Samaké a assuré que le gouvernement Malien a la volonté politique et la détermination de sauvegarder la Falémé, relevant que la coopération régionale incarnée par l'OMVS est un outil formidable pour la sauvegarde la Falémé.
Ce panel axé sur le thème "changement climatique une opportunité pour renforcer la résilience des bassins fluviaux transfrontaliers" est organisé par l'OMVS, dans le cadre de la 29e conférence des Parties prévue du 11 au 22 novembre à Bakou, en Azerbaïdjan.