Sénégal: Législatives anticipées - Des acteurs sensibilisés sur les méfaits de la désinformation

Dakar — Des parties prenantes au processus électoral et des acteurs des médias participent à un atelier de sensibilisation sur la désinformation en période électorale, ouvert mardi, à Dakar, a constaté l'APS.

"La publication récurrente, volontaire ou involontaire d'informations erronées est devenue un phénomène qu'il faut combattre, surtout en période électorale qui, par essence, est une période sensible", a déclaré le directeur de cabinet du président du Conseil national de régulation de l'audiovisuel (CNRA), Mactar Sall.

Il présidait l'ouverture de la rencontre organisée par le National Democratic Institute (NDI) dans le cadre de la mise en oeuvre de son programme sur le Sénégal consacré à l'atténuation de la désinformation.

"La désinformation en période électorale est un facteur de violences. Les fléaux que constituent la désinformation et la manipulation n'ont jamais autant occupé une place de choix dans la presse, sur la toile, notamment avec la profusion des sites d'informations en ligne", a-t-il relevé.

Mactar Sall a ainsi alerté sur les "conséquences incommensurables" qui peuvent découler de la diffusion de fausses nouvelles et d'informations erronées.

Il a rappelé que l'une des "missions fondamentales [de lutte contre la désinformation] est de protéger la société dans les contenus médiatiques, notamment la sauvegarde de l'enfance et de l'adolescence, couches vulnérables les plus exposées à la désinformation".

Le président du Collectif des organisations de la société civile pour les élections (COSCE), Babacar Guèye, a de son côté considéré que la presse doit véhiculer des informations crédibles, capables d'éclairer les citoyens dans leur choix, notamment en période électorale.

Les élections législatives anticipées de dimanche prochain, "en plus de représenter un exercice fondamental de la démocratie, s'inscrivent dans un contexte mondial où la désinformation, telle une ombre menaçante, plane sur les piliers de l'information crédible", a-t-il observé.

A l'en croire, la floraison des plateformes numériques et les réseaux sociaux est à l'origine de cette diffusion de fausses informations.

Le président du COSCE n'a pas manqué de rappeler que les rumeurs et la manipulation de l'information peuvent "saper la confiance du public, influencer négativement le processus électoral et compromettre la stabilité".

Pour sa part, le directeur Afrique du National Democratic Institute (NDI), Christopher Fomunyoh, a estimé que la tenue de l'atelier de sensibilisation sur la désinformation en période électorale permet d'aller vers un scrutin paisible.

"Il nous revient de faire le maximum de ce que nous pouvons pour rendre l'exercice paisible, transparent et plein de vérité. Parce qu'effectivement, c'est à travers cet exercice que les électeurs sénégalais sauront faire le bon choix", a-t-il estimé.

M. Fomunyoh est d'avis que la crédibilité des élections législatives va permettre d'aboutir à des résultats acceptés par tous les acteurs du processus électoral pour que le Sénégal continue de jouer son rôle de leadership en matière de démocratie et de bonne gouvernance.

Le directeur-résident NDI-Sénégal, Alain Ayadokoun, quant à lui, trouve que la désinformation est un fléau mondial qui "fragilise les processus électoraux, déstabilise les institutions et sape la cohésion du tissu social".

"La lutte contre la désinformation en période électorale est une entreprise de longue haleine qu'il faut sans cesse renouveler à travers une mobilisation et un engagement de tous les acteurs", a-t-il souligné.

Il a ainsi plaidé pour l'implication nécessaire de tous les citoyens, des professionnels des médias, de l'État, des organismes de gestion des élections, des partis politiques, des organisations de la société civile, des femmes et des jeunesses politiques, des activistes, des influenceurs et des acteurs culturels.

Eli Groener, représentant de la mission USAID, Alioune Tine, fondateur d'Afrikajom Center, Mamadou Amath Niasse, conseiller en communication de la CENA, les journalistes Mamadou Thior, président du CORED, et Abdoulaye Fofana Seck, ont pris part à la rencontre.

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