Sénégal: Violences électorales - 81 individus interpellés à Saint-Louis selon le gouverneur

13 Novembre 2024

De violents incidents ont émaillé la campagne électorale pour les élections législatives anticipées du 17 novembre 2024, notamment à Dakar, à Koungheul, malgré les nombreux appels au calme dont celui du président de la République et des religieux.

Les violences enregistrées à Saint-Louis avant-hier, lundi 11 novembre, dont les vidéos sont devenues virales sur les réseaux sociaux, avec de nombreux blessés et des destructions de biens, lors du passage d'une caravane de la coalition «Takku Wallu» dirigée par le maire de Dakar, Barthélémy Dias, aura été celle de trop, poussant l'autorité à agir. 81 personnes ont été interpellées, en lien avec ces violences : 04 individus pour coups et blessures à Saint-Louis et 77 autres parmi les préposées à la sécurité de la coalition à km 50.

81 individus suspectés d'être impliqués dans les violences ayant éclaté lundi, dans la commune de Saint-Louis, « entre des préposés à la sécurité d'une caravane politique et des marchands ambulants», ont été interpellés par la Police, informe le gouverneur de cette région du Nord, Al Hassan Sall, dans un communiqué rendu public hier, mardi 12 novembre 2024.

«Le lundi 11 novembre 2024, dans le cadre de la campagne électorale en vue des élections législatives anticipées du 17 novembre prochain, des incidents ont été enregistrés dans la commune de Saint-Louis entre des préposés à la sécurité d'une caravane politique et des marchands ambulants à hauteur du marché Sor», lit-on dans le document.

Et la source de souligner que ces incidents ont entrainé des blessés par arme blanche et des vols à l'arraché, signale le texte. Suffisant pour l'ouverture d'une enquête par la police afin que les personnes impliquées soient identifiées et présentées aux autorités judiciaires. C'est ainsi que, note le texte, la police a procédé à l'interpellation de 81 individus suspectés d'avoir pris part aux incidents.

«Le gouverneur de la région de Saint-Louis appelle les populations en général et les acteurs politiques en particulier, à bannir la violence et à dérouler leurs activités dans la paix, la sérénité et le respect des lois et règlements», indique la même source. Aussi le chef de l'exécutif régional engage-t-il la Police et la Gendarmerie à veiller davantage sur la sécurité des personnes et des biens au passage des caravanes politiques sur toute l'étendue de la région et également à s'opposer systématiquement à la rencontre de caravanes politiques rivales.

En outre, le gouverneur Sall invite à redoubler de vigilance et de rigueur pour le respect strict de la mesure d'interdiction de port d'armes, prise par le ministre de l'Intérieur et de la Sécurité publique, le général Jean Baptiste Tine, en procédant à des fouilles sur tout véhicule suspecté d'en transporter ou toute personne soupçonnée d'en détenir, le cas échéant.

LES MISES EN GARDE ET LA FERMETE DU GENERAL JEAN-BAPTISTE TINE A L'ORIGINE DES ARRESTATIONS

Dans un communiqué publié lundi, après ces incidents, le ministre de l'Intérieur et de la Sécurité publique a mis en garde, contre tout acte de violence et de sabotage durant la campagne pour les élections législatives anticipées du 17 novembre prochain. Dès lors, déclarant avoir été informé de «projets d'actes de violence et de sabotage contre des caravanes et d'autres activités organisées par des listes concurrentes», le général Jean-Baptiste Tine mis en garde les éventuels contrevenants à l'arrêté qu'il a pris le 22 octobre 2024 portant interdiction du port d'armes de toutes catégories et de matières explosives, du 17 octobre au 17 décembre 2024, a

Mieux, «des instructions fermes ont été données aux Forces de sécurité pour fouiller systématiquement les personnes et les cortèges considérés comme suspects», a-t-il averti. Et de prévenir que la découverte de toute arme, par nature ou par destination, entraînera l'application des sanctions prévues par la loi. «Le ministre en appelle au sens des responsabilités de tous les acteurs pour la poursuite de la campagne électorale dans un climat de paix et de sérénité», conclut le communiqué.

77 PERSONNES ARRETEES, 7 VEHICULES, DU MATERIEL ET DES ARMES SAISIES SUR UNE CARAVANE PAR LA POLICE A KM 50

Toujours suite aux violences électorales déplorées à Saint-Louis, le lundi 11 novembre 2024, ayant occasionné plusieurs blessés, la Division communication et relations publiques de la Police, dans un communiqué, daté d'hier mardi, relève que «la réactivité du dispositif sécuritaire mis en place par la Police nationale a permis d'intervenir pour empêcher les débordements et d'interpeller quatre (04) individus pour coups et blessures volontaires. Ils sont placés en position de garde à vue au commissariat central de Saint-Louis».

La police nationale révèle qu'aux environs de 1 h 30 minutes du matin, à hauteur de km 50, un détachement de la Brigade d'intervention polyvalente (BIP), renforcé par le Groupement d'intervention mobile (GMI), a procédé à l'interception et à la fouille de la caravane d'une coalition de partis politiques. Une fouille qui a permis de «découvrir à bord des véhicules une importante quantité de bombes asphyxiantes, de bâtons télescopiques, de douilles, de tasers, de couteaux, de lance-pierres, entre autres».

Conséquence, signale la Division communication de la Police nationale, «77 individus, essentiellement des gardes du corps, trouvés à bord de ces véhicules ont été interpellés. 07 véhicules à bord desquels ces armes ont été trouvées, ont été également saisis. Les recherches se poursuivent aux fins d'appréhender toute autre personne impliquée dans ces violences», a renseigné la Police nationale.

Il faut indiquer que les violences de cette campagne concernent essentiellement la coalition Samm sa kaddu et le Pastef. Hier, mardi, comme par défiance, Pastef a organisé une grande caravane à la Sicap Baobab, quartier résidentiel de Barthélémy Dias, tête de liste de Samm sa kaddu. De retour de Touba, Ousmane Sonko, tête de liste Pastef, y a appelé à la paix, non sans manquer d'égratigner le maire de Dakar. « A partir de ce jour, nous le libérons et l'appelons à sortir pour faire la campagne car personne ne va le frapper, personne ne va l'insulter mais le nom de Sonko, il va l'entendre »

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