Guinée: L'ancien Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana sera entendu par la justice sur son lit d'hôpital

En Guinée, l'ancien Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana, arrêté depuis avril 2022 et poursuivi pour des supposés détournements de fonds publics, enrichissement illicite, blanchiment et complicité devrait être entendu sur son lit d'hôpital par un juge de la CRIEF, l'instance de répression des infractions économiques et financières, mise en place par la junte au pouvoir pour lutter contre la corruption.

L'ancien Premier ministre de la Guinée, hospitalisé depuis plus d'un an, n'a jamais répondu aux injonctions de la CRIEF. La justice guinéenne veut faire auditionner Kassory Fofana par un magistrat en présence d'un greffier et des avocats de la partie civile.

Selon Me Amadou Babahen Camara, avocat de la partie civile, les droits de l'accusé sont respectés. « La décision du juge est légale : il s'est basé sur une disposition légale pour prendre sa décision, pour entendre le prévenu sur son lit de malade. Monsieur Kassory a quand même produit des documents médicaux, à ce stade s'il ne peut pas se présenter comme la loi le prévoit, le tribunal peut se transporter à son chevet et c'est ce que la cour a fait donc ce que je trouve normal en ma qualité d'avocat de la partie civile. »

Me Sidiki Bérété, avocat de la défense, s'indigne du traitement réservé à son client. « On doit le laisser tranquille pour respecter sa dignité... Pour moi, c'est de l'humiliation : on devrait le laisser se soigner puis (qu'il ait droit) à un procès équitable, contradictoire. Il faut trouver un argument, le faire condamner et le disqualifier politiquement, c'est simple sinon le dossier est vide. »

La CRIEF a déjà programmé plusieurs audiences sans succès. Ses avocats avaient demandé début novembre son évacuation sanitaire. Débouté, le prévenu risque désormais d'être obligé de répondre aux juges dans la clinique.

L'ancien Premier ministre et deux autres anciens ministres du régime d'Alpha Condé, sont poursuivis pour détournements présumés de fonds publics, enrichissement illicite, blanchissement de capitaux et complicité devant la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief), mise en place par la junte au pouvoir à Conakry depuis septembre 2021.

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