Tunisie: La Librairie Fahrenheit 451 présente l'exposition «Sarebana», la beauté dans la diversité» de Noura Mzoughi - Beau comme les rencontres fortuites

13 Novembre 2024

«Mon cheminement spirituel, mes rencontres avec des amis de différentes nationalités et mon ouverture à diverses pratiques mystiques ont abouti à un art reflétant le croisement des cultures».

Entre autres nouvelles parutions et autres pépites littéraires à découvrir, la Librairie Fahrenheit 451 présente, depuis le 19 octobre dernier, l'exposition «Sarebana», la beauté dans la diversité» de l'artiste visuelle tunisienne Noura Mzoughi.

Il s'agit de la première exposition de la saison qui inaugure d'autres événements littéraires et artistiques à venir, organisés par la libraire Hayet Larnaout. L'idée étant de créer à chaque fois des occasions de rencontres dans cette librairie, devenue depuis sa création un lieu culturel incontournable de Carthage.

La beauté dans la diversité, comme l'indique le titre de l'exposition fait écho aussi à ce dialogue créé entre les œuvres très graphiques de Noura Mzoughi et l'univers livresque qui les entoure. Diplômée de l'école des Beaux-arts de Tunis, l'artiste, qui est peintre de formation, diversifie ses intérêts pour y inclure, entre autres, le théâtre d'ombres et de marionnettes, l'origami, la fabrication de bijoux, la calligraphie et la musique. Elle s'est, d'ailleurs, initiée auprès d'un maître soufi, au tunbûr, qui est un instrument à cordes pincées et au long manche originaire d'Asie centrale.

Sa pratique picturale s'abreuve de ces différentes expériences et rencontres en se concentrant sur la femme pour exprimer le monde dans toute sa diversité, nous explique-t-elle. «Mon cheminement spirituel, mes rencontres avec des amis de différentes nationalités et mon ouverture à diverses pratiques mystiques ont abouti à un art reflétant le croisement des cultures», nous dit encore l'artiste.

Ainsi, ses œuvres à la technique mixte (acrylique, aquarelle, feutres.).. sont aussi faites de fortuites et belles rencontres graphiques et thématiques, comme celle d'une «liseuse» (en référence à «La liseuse» de Renoir») qu'on devine nippone par son kimono et d'un Horus aux tonalités bleues et vertes, tout droit sorti de la mythologie égyptienne.

Houda Mzoughi confronte entre elles des bouts disparates et des traces d'impressions, de références, de souvenirs, de motifs architecturaux et décoratifs pour donner lieu à des sortes de fables picturales riches en motifs et autres ornementations (pour la plupart) colorées ou faites de plages d'aplats de couleurs avec des cernes dorés et argentés qui nous rappellent l'esthétique des peintures sous verre.

Amoureuse de la culture iranienne, un pays qu'elle a eu l'occasion de visiter, elle s'inspire des miniatures perses et des arts d'inspiration soufi, dans la gestuelle, la présence de la musique dans son oeuvre, les couleurs, les figures, les motifs, les références... et de Tunisie aussi.

«La chéchia rouge existe dans deux de mes œuvres et aussi le motif de la faïence tunisienne... la chéchia est pour moi le symbole de la diversité, on dit qu'elle est d'origine andalouse alors que certains l'attribuent à l'Ouzbékistan...», note l'artiste.

Entre œuvres réalisées en divers motifs, d'autres en aplats de couleurs et d'autres encore très épurées, dessinées seulement au feutre argenté ou doré, son processus de création très instinctif s'est présenté, selon ses termes, comme un combat entre le dessin et la couleur. Elle ne décide jamais à l'avance de la tournure des choses ou plutôt de la finalité du combat, les œuvres prennent naissance progressivement au gré de son affect. Son travail est à découvrir jusqu'au 27 novembre.

Autre événement à ne pas rater à la Librairie Fahrenheit 451, la rencontre, le 21 décembre prochain, avec Amira Ghenim, lauréatre du prix de la littérature arabe 2024 (de la Fondation Jean-Luc Lagardère et l'Institut du monde arabe) pour son roman «Le désastre de la maison des notables», traduit de l'arabe par Souad Labbiz.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.