Plusieurs grandes figures de l'ancien parti au pouvoir ont officialisé leur soutien à d'autres candidats.
La décision unilatérale de Marc Ravalomanana de présenter son fils Tojo Ravalomanana aux élections communales à Antananarivo ne fait pas l'unanimité au sein des partisans du Tiako i Madagasikara. À l'allure où vont les choses, l'ancien parti au pouvoir va affronter les urnes en ordre dispersé. Après l'officialisation de la candidature du porte-fanion du Firaisankina, plusieurs grandes figures du TIM et des Zanak'i Dada ont décidé de quitter le navire pour soutenir d'autres candidats.
Pour ne citer que le cas de Bodo Razafindrazaka qui a officialisé son soutien au candidat Penjy Andrianarisoa à Ivato, et du Colonel Emilien Ramboasalama, ancien député TIM. La première était candidate du TIM au niveau du troisième arrondissement lors des dernières législatives, tandis que le second s'est présenté en tant qu'indépendant après avoir été renié par l'ancien président. Constant Raveloson, une autre grande figure parmi les fidèles compagnons de lutte de l'ancien exilé d'Afrique du Sud, a, quant à lui, choisi de joindre l'équipe de soutien du candidat Tahiana Razafinjoelina.
On remarque en tout cas que contrairement aux précédentes échéances électorales auxquelles le Tiako i Madagasikara s'est présenté, les leaders du parti n'affichent pas trop leur enthousiasme pour aller aux fronts et démontrer leur soutien au fils du numéro Un de l'Empire Tiko. Quid par exemple de la position du député Fidèle Razara Pierre qui, pourtant, est considéré comme l'un des éléments clés du TIM et de l'opposition ?
Vote sanction
En se séparant des services de bon nombre de ses compagnons de lutte, Tojo Ravalomanana risque de perdre des alliés de taille, et pourrait être sanctionné par la perte de beaucoup de voix. Et ce, même si on sait qu'à Antananarivo, Marc Ravalomanana et son poulain restent des candidats redoutables. Les élections qui se sont succédé au pays ont démontré qu'Antananarivo, la capitale, reste un fief du Tiako i Madagasikara. D'autant plus qu'avec le délestage alarmant et les problèmes d'approvisionnement en eau, un vote sanction contre le régime en place n'est pas à écarter.
Mais la scission au sein de l'opposition est aussi un paramètre à ne pas prendre à la légère car nul n'ignore que les voix des partisans de l'opposition vont se répartir entre Tojo Ravalomanana, Tahiana Razafinjoelina et Gasikara Fenosoa. Les deux candidats issus du Firaisankina et du Kolektifa vont certainement grignoter les voix des anciens fidèles partisans du TIM. Quoiqu'il en soit, à cette allure, les scrutins du 11 décembre risquent de se solder par un énième revers pour le clan Ravalomanana.