L'avenir économique de Madagascar se trouve aussi dans le secteur minier. Une grande figure, en effet, parmi les pays africains qui entendent tirer parti de l'abondance de leur richesse en minerais critiques.
La valorisation de ces ressources représente une opportunité immense pour le développement économique et constitue une solution pour combattre la pauvreté, à la fois au niveau local et à l'échelle du pays.
Immense potentialité
Le 23e Sommet du Marché commun de l'Afrique orientale et australe (Comesa), qui s'est déroulé au Burundi, a été l'occasion pour le Président de la République Andry Rajoelina d'exposer l'immense potentialité minière des pays membres du Comesa. Une manière d'insister sur l'importance d'adopter des stratégies communes pour la valorisation de ces ressources.
« L'objectif est de promouvoir la transformation locale des richesses minière et la création de valeur ajoutée afin que ces richesses puissent profiter directement à nos populations et aux futures générations », a notamment exposé le chef de l'État. Confirmant ainsi la volonté des autorités de faire du secteur minier un levier de développement économique du pays. Dans le contexte actuel, le pays mise sur la valorisation de minerais critiques, dont il dispose largement, comme les terres rares, le cobalt, la bauxite, le vanadium ou encore le graphite. Et il s'agit d'une stratégie gagnante quand on sait que le secteur minier représente 33% des exportations de Madagascar et contribue considérablement aux recettes publiques.
Hausse des exportations
D'ailleurs, la croissance économique de Madagascar qui avait progressé de 4,3% en 2022 à 4,4% en 2023 avait été tirée par l'industrie extractive (+5,2%), comme souligné par la Banque africaine de développement dans son rapport 2024 sur Madagascar. Cette croissance a été impulsée principalement par une hausse des exportations portée par une demande mondiale en augmentation pour les minerais critiques (nickel, cobalt, terres rares, et graphite) essentiels à la transition écologique. Ces minerais permettent en effet de fabriquer des batteries pour les véhicules électriques.
Déblocage
Quoiqu'il en soit, l'année 2025 sera déterminante pour le paysage économique de Madagascar avec, notamment l'ouverture de deux grandes mines. Cette perspective est prévue d'après le Programme de mise en oeuvre (PMO) de la Politique générale (PGE). Le ministre des Mines, Herindrainy Rakotomalala, insiste d'ailleurs sur le fait que la promotion des grandes mines figure parmi les objectifs clés du gouvernement. D'après les indiscrétions, Base Toliara pourrait figurer parmi les prochains projets miniers qui démarreront prochainement. Alors que l'entreprise américaine Energy Fuels, spécialisée dans les minerais critiques, a récemment acquis le projet, l'ambassadrice américaine à Madagascar, Claire Pierangelo, a déclaré que « le développement d'un tel projet à Madagascar serait bénéfique pour l'image du pays et enverrait un signal positif aux investisseurs américains ».