Dakar — Le secteur de la santé représente 9% du budget national encore loin de l'Accord d'Abuja engageant les gouvernements africains à consacrer au moins 15% de leurs budgets annuels à l'amélioration du secteur de la santé, a-t-on appris, mercredi, auprès du ministre de tutelle.
"La santé représente 9% du budget national au lieu des 15% préconisé par l'Accord d'Abuja. Cela veut dire que les besoins de financements restent encore énormes pour le secteur de la santé", a le ministre de la Santé et de l'Action sociale, Ibrahima Sy.
Il animait un point de presse pour présenter son bilan en 6 mois à la tête du département ministériel de la santé.
Les États membres de l'Union africaine se sont réunis, en 2001, à Abuja, au Nigeria, où il se sont engagés à allouer 15 % des budgets nationaux à la santé.
"Ces pays qui ont 15% ont un système de santé plus performant. Nous avons besoin d'aller sur le marché international", a expliqué le ministre de la santé, soulignant que ses services sont en train de travailler sur un réajustement de la dotation budgétaire.
Concernant la couverture sanitaire universelle (CSU), le ministre de la santé a indiqué que "la moitié des Sénégalais disposent de la couverture sociale universelle", d'où l'intérêt de voir comment faire pour la rendre "obligatoire".
"Nous allons discuter avec les acteurs en élaborant une soupape de sécurité. La voix de l'assurance est la meilleure. Cela ne peut pas se faire seulement avec les populations mais également avec des sociétés philanthropes. Il faut une forme de solidarité", a estimé Ibrahima Sy.
Dans son intervention, il a signalé 1000 milliards de FCFA ont été mobilisés de 2013 à 2023 en terme d'investissement sans avoir "'un grand impact sur le renforcement du système de santé au regard du diagnostic qui vient d'être fait sur le secteur de la santé et de l'action sociale".
"100 milliards par an me paraissent insuffisants pour le développement du secteur de la santé. Il y a 46 hôpitaux à équiper", a-t-il relevé, rassurant qu'un travail est en train d'être mené pour avoir un budget plus "réaliste" en priorisant les actions pour plus d'impact.