Pour la première fois depuis trois ans, la France vient de verser une aide budgétaire de 10 millions d'euros à la Centrafrique, via un don de l'Agence française de développement (AFD).
Après la rencontre d'Emmanuel Macron avec son homologue Faustin-Archange Touadéra en avril dernier, la reprise de l'aide budgétaire est la première réalisation concrète de la feuille de route d'un nouveau partenariat entre la France et la Centrafrique. « Signe du réengagement progressif et de la normalisation des relations bilatérales entre les deux pays », l'aide est destinée à financer « directement, sans conditionnalité ni aucune réserve, des opérations relevant de la souveraineté et de la gouvernance démocratique de l'État centrafricain », a déclaré l'ambassadeur de France, Bruno Foucher. Cet appui, signé le 13 novembre 2024 à Bangui, n'est ni un prêt ni un emprunt, a-t-il indiqué.
Une partie de cette aide, 2 millions d'euros, sera dédiée à la préparation des prochaines élections locales en juillet 2025, notamment la mise à jour du fichier électoral et l'organisation spécifique des élections avec l'appui du Programme des Nations unies pour le développement. Les autres fonds seront alloués pour « l'appui à la gouvernance économique et financière (5 millions d'euros) », « à la résorption des arriérés intérieurs (3 millions d'euros) ». Les relations entre Paris et Bangui s'étaient dégradées progressivement après l'arrivée du groupe paramilitaire russe Wagner en Centrafrique en 2017 et les attaques répétées dont les intérêts français faisaient régulièrement l'objet.
En 2021, Paris avait décidé du gel de son aide budgétaire et la suspension de sa coopération militaire avec Bangui, jugé « complice » d'une campagne antifrançaise téléguidée par Moscou. En avril, le président Emmanuel Macron avait reçu son homologue Faustin-Archange Touadéra à Paris et les deux dirigeants avaient adopté « une feuille de route » en vue de mettre en place un « partenariat constructif » et relancer leur relation.