Lors de la 29e Conférence des Parties sur le changement climatique (COP29) à Bakou, le président togolais Faure Gnassingbé a appelé à une aide financière significative en faveur des pays en développement, afin de leur permettre de faire face aux effets dévastateurs des changements climatiques.
Ces pays, bien que responsables d'une infime part des émissions mondiales de gaz à effet de serre, subissent les conséquences les plus graves des bouleversements climatiques.
Selon les économistes présents à la COP29, les pays en développement auront besoin d'au moins 1 000 milliards de dollars par an d'ici à 2030 pour s'adapter aux impacts climatiques et financer leur transition énergétique.
Ce chiffre pourrait même grimper à 1 300 milliards par an d'ici à 2035 si des actions immédiates ne sont pas prises.
Faure Gnassingbé a souligné l'urgence de cette mobilisation :
« Les pays pauvres ne polluent pas ou très peu, mais ils ne disposent pas des moyens nécessaires pour combattre les effets des variations climatiques. »
Cet appel intervient dans un contexte où l'objectif précédent de 100 milliards de dollars par an, fixé dans l'Accord de Paris en 2015, n'a été atteint qu'en 2022, avec un retard de deux ans. Une grande partie de ces fonds avait été octroyée sous forme de prêts plutôt que de subventions, une pratique que les pays bénéficiaires critiquent.
Malgré les efforts pour parvenir à un accord financier ambitieux, la COP29 a été marquée par des divisions diplomatiques et des tensions géopolitiques.
Le retour de Donald Trump à la présidence américaine a semé le doute quant à l'implication future des États-Unis dans les discussions sur le climat. Par ailleurs, des conflits entre pays développés et en développement, ainsi que des rivalités régionales, ont alourdi l'atmosphère.
Ces divisions ont ravivé les tensions sur les responsabilités respectives des pays développés et en développement dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Malgré les divergences, certains progrès ont été notés dans les engagements financiers :
Les banques multilatérales de développement, dont la Banque mondiale, ont annoncé une augmentation prévue de 60 % de leurs financements climatiques, atteignant 120 milliards de dollars par an d'ici 2030, dont une part significative proviendra du secteur privé.
En Azerbaïdjan, les banques locales ont promis près de 1,2 milliard de dollars pour soutenir la transition énergétique du pays.
Cependant, l'absence de consensus autour des textes de négociation sur le financement reflète les vastes désaccords entre les parties.
Dans un discours au début des négociations, le principal négociateur de la COP29, Yalchin Rafiyev, a averti : « Le temps presse. Les parties doivent parler directement et trouver des solutions communes. »
Pour les pays comme le Togo, cette conférence représente une opportunité essentielle de défendre leurs intérêts et d'obtenir des soutiens concrets. Faure Gnassingbé a insisté sur la nécessité d'intégrer pleinement les préoccupations des pays les plus pauvres dans les discussions, tout en réclamant des solutions durables et équitables.
Alors que la COP29 progresse dans un climat de divisions, les appels à une solidarité internationale se multiplient.
Le Togo, en tant que pays vulnérable mais engagé, continue de jouer un rôle actif pour mobiliser un soutien mondial dans la lutte contre les effets des changements climatiques.