Au Bénin, selon les sources de RFI, le général Philippe Houndégnon, ancien directeur général de la police, a été interpellé le 13 novembre 2024 à son domicile. Il était patron de la police nationale sous l'ancien chef d'État Boni Yayi, prédécesseur de Patrice Talon. Les autorités policières et judiciaires n'ont encore rien dit sur les circonstances et les raisons de son arrestation. Depuis quelques mois, l'intéressé pourfend régulièrement la gouvernance démocratique de Patrice Talon dans les médias et sur les réseaux sociaux.
C'est chez lui, à la périphérie de Cotonou, qu'une unité de la police est allée l'interpeller sans incident, ce mercredi. Son domicile a été perquisitionné et RFI apprend de bonnes sources que le général Philippe Houndégnon est en garde à vue.
Des rumeurs sur son interpellation circulaient 48 heures avant et son entourage avait accusé le pouvoir dans un communiqué de chercher à entraver son engagement pour les libertés individuelles, le retour à la Constitution de 1990 modifiée en 2021 par le pouvoir au nom des réformes politiques. Du coup, le général conclut que la réélection du président du Bénin, de Patrice Talon, « n'a aucun fondement constitutionnel ».
« Je suis prêt à me faire passer les menottes »
Depuis quelques mois, Philippe Houndégnon prend régulièrement la parole pour critiquer sévèrement la « gouvernance démocratique » du pouvoir. Il s'est exprimé sur les violences meurtrières enregistrées après les élections de 2019 et sur la fusion police-gendarmerie. Des positions perçues comme de la « défiance et de l'outrage » par les proches du pouvoir.
Si on veut m'arrêter pour ça avait dit le Général, « je suis prêt à me faire passer les menottes pour l'histoire ».