Afrique: Justice climatique - Un échec à Bakou serait catastrophique pour les États africains

Après le sommet africain sur le climat de mars 2024, les États africains présents à la vingt-neuvième Conférence des parties (COP 29) à Bakou, en Azerbaïdjan, se livrent à nouveau à un exercice qu'ils maîtrisent bien, à savoir le plaidoyer pour une justice climatique équitable.

Face au changement climatique et à la nécessité de transition vers les énergies renouvelables, la question du financement demeure cruciale pour les pays africains avec comme enjeu majeur le financement particulièrement délicat dans ce contexte.

Alors que la crise climatique prend des proportions alarmantes, l'absence de plusieurs chefs d'État des pays les plus pollués qui ont choisi d'adopter une politique de la chaise vide lors des négociations suscite de vives inquiétudes. Plus que la simple présence, ce sont les engagements tangibles que les pays doivent apporter aux discussions qui revêtent une importance capitale.

Les tensions multilatérales se font sentir avec des États comme la Papouasie-Nouvelle-Guinée qui, en boycottant la COP 29, exprime leur profond désenchantement en qualifiant cette conférence de « perte de temps totale ».

Les attentes des pays en développement sont élevées et méritent des réponses à la hauteur des dommages causés par les pays du Nord. Ils espèrent obtenir une aide significative pour mettre en œuvre leurs plans de réduction des émissions de gaz à effet de serre, alors que les pays développés peinent à honorer leurs engagements, affichant un retard de deux ans par rapport à l'accord de Copenhague de 2009. À cette époque, ces pays s'étaient engagés à fournir 100 milliards de dollars par an entre 2020 et 2025 aux nations les plus vulnérables pour les soutenir dans leur transition énergétique et leur adaptation au réchauffement climatique.

À Bakou, les pays en développement aspirent à un nouvel accord sur le financement post 2025. Beaucoup de pays souhaitent que le nouvel objectif atteigne au moins 1 000 milliards de dollars par an, composés de fonds publics et en majorité́ de dons, pour ne pas alourdir leur dette.

L'adoption, le 11 novembre, d'un accord par consensus pour établir les règles d'un nouveau marché mondial de carbone pourrait être perçue comme une lueur d'espoir. Néanmoins, sans une régulation adéquate, ce marché a souvent conduit à des initiatives inefficaces au détriment des communautés locales. Ce marché doit permettre l'échange de crédits carbone respectant des normes environnementales et sociales (comme les projets de reforestation), afin d'aider les pays et les entreprises à réduire leur empreinte carbone, sous l'égide des Nations unies.

Une question se pose : la liste des pays contributeurs sera-t-elle élargie pour inclure des pays comme la Chine et l'Inde, par exemple, qui sont actuellement classés comme pays en développement ? Cela pourrait également freiner la volonté des pays du Nord à contribuer, ne les voyant pas dans la base des contributeurs. Mais la Chine contribue de manière volontaire aux financements climatiques.

Par ailleurs, la réélection de Donald Trump soulève des préoccupations quant à ses conséquences climatiques. Son intention de retirer à nouveau les États-Unis de l'accord de Paris pourrait compromettre les efforts globaux.

Toutefois, un échec lors de la COP 29 aurait des répercussions désastreuses sur la lutte contre le réchauffement climatique à l'échelle mondiale.

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