- La banque centrale de Zambie a relevé son taux d'intérêt directeur à 14 % pour lutter contre l'inflation persistante et stabiliser le kwacha qui s'affaiblit.
- Le gouverneur Denny Kalyalya a annoncé une hausse d'un demi-point afin de ramener l'inflation dans la fourchette cible de 6 à 8 % et d'atténuer les effets de la dépréciation de la monnaie.
- Inflation supérieure à l'objectif depuis 2019 ; les prévisions annoncent 15 % pour 2024 et 13,9 % pour 2025 en raison de facteurs tels que les pénuries alimentaires dues à la sécheresse et les faibles niveaux d'eau affectant l'énergie hydroélectrique en Zambie.
La banque centrale de Zambie a relevé son taux d'intérêt directeur à 14%, le plus haut niveau depuis 2017, pour lutter contre l'inflation persistante et stabiliser l'affaiblissement du kwacha.
La hausse d'un demi-point, annoncée par le gouverneur Denny Kalyalya, vise à ramener l'inflation dans la fourchette cible de 6% à 8% et à atténuer les pressions liées à la dépréciation de la monnaie, qui a aggravé l'inflation. L'inflation annuelle en Zambie est restée supérieure à l'objectif depuis 2019 et devrait se situer en moyenne autour de 15 % en 2024, avec des prévisions relevées à 13,9 % pour 2025.
Le kwacha a perdu près de 3 % depuis fin octobre, sous l'effet d'une demande accrue de devises étrangères dans un contexte de pénuries alimentaires dues à la sécheresse et d'une augmentation des besoins en carburant en raison des pénuries d'électricité. La Zambie dépend fortement de l'énergie hydroélectrique, qui a été affectée par les faibles niveaux d'eau.
La hausse des taux de la banque centrale reflète la pression croissante sur l'économie zambienne, mise à mal par l'inflation et la dépréciation de la monnaie dans le contexte d'une grave sécheresse. L'inflation étant à son plus haut niveau depuis plusieurs années, la banque centrale de Zambie a adopté une attitude proactive afin d'éviter une nouvelle dépréciation de la monnaie et des pressions inflationnistes, tout en restant prête à ajuster sa politique si nécessaire.
Le FMI, citant les risques élevés d'inflation et les conditions de liquidité relâchées, soutient un taux de change flexible pour faire face aux défis économiques actuels.
L'impact de la sécheresse sur l'agriculture et l'énergie hydroélectrique a également réduit les perspectives de croissance de la Zambie, le FMI ayant récemment abaissé les prévisions de croissance pour 2024 à 1,2 %, soit le taux le plus bas depuis la contraction due à la pandémie en 2020.