Ile Maurice: Satianand Jeewooth reconnu coupable de viol

14 Novembre 2024

Il était chauffeur de relève, chargé de conduire les employés d'un centre d'appels, lorsqu'il a violé une employée qu'il devait ramener saine et sauve chez elle. Satianand Jeewooth a été reconnu coupable de cet acte, le 5 novembre, devant la cour intermédiaire par les magistrates Rehnu Gowry-Bhurrut et Zaynah Issop.

Selon la plaignante, l'incident s'est produit le 1er août 2017, après sa journée de travail au centre d'appels. La veille, elle avait effectué un quart de nuit et est montée dans le van vers 0 h 30. Elle était la dernière passagère du véhicule lorsque l'accusé, qu'elle a identifié comme étant le chauffeur, a pris la direction de Goodlands. Elle s'est alors approchée du siège avant pour indiquer au conducteur où la déposer.

En arrivant au contournement de Goodlands, le chauffeur a ralenti et lui a demandé des mouchoirs, prétextant un mal de ventre, avant de s'arrêter pour sortir du van. Elle a obéi à sa demande. Le conducteur a alors continué à ralentir et s'est dirigé vers un champ de cannes à sucre. La plaignante a alors compris que l'accusé ralentissait pour permettre à d'autres véhicules de le dépasser avant d'entrer dans le champ de cannes.

«J'ai commencé à crier et à interroger le chauffeur. Lorsqu'il a arrêté le van, j'ai tenté d'ouvrir la portière pour m'échapper, mais il s'est précipité vers le siège arrière», raconte-t-elle. Elle a été immobilisée par le chauffeur pendant qu'elle se débattait.

Alors qu'elle se débattait, Satianand Jeewooth a laissé entendre qu'il avait un couteau de poche et l'a menacée avec. En voyant un appel entrant de sa mère sur son téléphone, elle n'a pas pu répondre à cause de la lutte. L'accusé a même tenté de lui arracher son téléphone, mais elle lui a mordu les mains. À un moment donné, son téléphone portable a été éteint. L'accusé lui a ensuite pris le téléphone.

Il lui a également donné plusieurs coups de pied à la tête, lui a saisi le cou, l'a forcée à s'allonger sur la banquette avant de la violer à plusieurs reprises. Pendant la lutte, elle a été blessée aux oreilles, ce qui est confirmé par un rapport médical. Après l'agression, elle a envoyé un message à son frère, disant : «Pa call mwa, sinon mo lavi pou an danze». Satianand Jeewooth l'a ensuite déposée chez elle, où l'attendaient sa mère, son père, son frère et son cousin, à qui elle a finalement tout raconté.

Cependant, l'accusé a nié les faits et a allégué que le rapport sexuel était consenti. Selon lui, la plaignante se serait plainte de son faible salaire et aurait proposé d'avoir des rapports sexuels en échange d'une somme d'argent. Le témoin 2, le PS Beebeejaun, a indiqué que l'accusé s'était caché après l'incident et qu'il avait été retrouvé dans un hangar, où il semblait «abruti».

«La question à laquelle il faut répondre est la suivante : pourquoi l'accusé se cacherait-il et apparaîtrait-il 'abruti' s'il n'avait rien fait de mal ou s'il avait eu des relations sexuelles consensuelles avec la plaignante ?», se sont interrogées les magistrates du double-bench.

Le policier a également présenté une photocopie d'une capture d'écran d'une conversation entre la victime et son frère, dans laquelle elle lui avait fait savoir que sa vie était en danger et qu'il ne devait pas le dire à leur mère. «Encore une fois, pourquoi la plaignante enverrait-elle un tel message ? La conclusion raisonnable que l'on peut en déduire est qu'elle a été agressée et qu'elle a donc estimé que sa sécurité était en danger», ont avancé les deux magistrates dans leur jugement.

Les magistrates ajoutent avoir attentivement observé le comportement de la victime lorsqu'elle a témoigné devant le tribunal. «Nous ne pouvons pas ignorer le fait qu'elle a fondu en larmes pendant son témoignage. Nous sommes également conscientes de la difficulté intrinsèque pour une victime de revivre une agression sexuelle et de la raconter lors d'un procès. Cependant, après avoir examiné la manière dont elle a témoigné et évalué ses déclarations, nous concluons qu'elle a été une personne honnête, ne disant rien d'autre que la vérité concernant l'acte sexuel forcé et sans son consentement de la part de l'accusé», ont conclu les magistrates, qui ont prononcé un jugement de culpabilité.

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