Au Mozambique, nouvelle journée de mobilisation ce jeudi 14 novembre contre la fraude électorale, à l'appel du candidat malheureux à la présidentielle, Venâncio Mondlane. Cela fait 15 jours que le pays est secoué par des manifestations dont la répression a déjà fait une quarantaine de morts. Maputo, la capitale, ressemblait à une ville morte aujourd'hui. Et à Ressano Garcia, à la frontière avec l'Afrique du Sud, des manifestants ont de nouveau bloqué la route.
Sur la Nationale 4, quelques dizaines de jeunes se regroupent et marchent en direction de l'Afrique du Sud. José est l'un d'entre eux, il demande « la justice électorale »...
« Notre pays souffre depuis 60 ans. On peut bien se battre pendant un an pour Venâncio, pour que notre pays soit libéré du Frelimo. Je ne me reposerai que quand il sera parti. Que ça dure deux ans, trois ans, je vais continuer à me battre ».
Les manifestants se faufilent entre des véhicules blindés. L'armée et la police sont massivement déployées le long de la frontière. Cet après-midi, le défilé se déroule sans heurts. C'est une première, selon Arlendo...
« Le Frelimo utilise des armes, pas nous. Le Frelimo tue, pas nous. On demande du renfort. On appelle la population qui n'est pas armée à nous aider. Le Frelimo va mourir ici à Ressano Garcia. C'est Venâncio Mondlane, mon président ».
Quelques kilomètres plus loin, de longues files de camion patientent sur la route. Ernesto Niassonge, transporte du chrome. Il doit récupérer un chargement en Afrique du Sud...
« Quand on est arrivé, la police ou l'armée nous ont contrôlés et nous ont expliqué que les manifestations ont démarré à Ressano Garcia, alors on n'a pas le droit de traverser. On espère que le gouvernement va céder pour que tout cela arrête de nous affecter ».
L'Afrique du Sud a de nouveau fermé sa frontière avec le Mozambique mercredi 13 novembre. Selon l'Association des transitaires sud-africains, cette mesure coûte plus de 520 000 euros par jours à l'économie du pays.