L'Association yam wékré pour l'épanouissement de la femme (AYWEF) a présenté les résultats de son projet de documentation des Violences basées sur le genre (VBG) subies par les femmes déplacées internes. C'était au cours d'une conférence de presse animée, le jeudi 14 novembre 2024, à Ouagadougou.
L'Association yam wékré pour l'épa-nouissement de la femme (AYWEF) veut améliorer le respect des droits des femmes et des filles déplacées internes. Dans le cadre de son « projet de documentation des cas de Violences basées sur le genre (VBG) subies par les femmes déplacées internes et de plaidoyer pour la prise en charge holistique des survivantes », l'association a restitué au cours d'une conférence de presse les résultats de son étude sur les violations des droits des femmes et des jeunes filles déplacées internes dans les régions du Centre-Nord et de l'Est.
De mars à septembre 2024, l'association a pu avec le soutien financier de l'ONG Freedom House documenter dans les deux régions au moins 114 cas de VBG dont 58 cas au Centre-Nord et 56 au à l'Est. Selon la typologie des VGB, 66 cas sont des violences psychologiques, 32 cas de violences sexuelles ou viols, 5 cas de violences culturelles, 5 cas de violences physiques et 6 cas de violences économiques.
Selon la coordonnatrice du projet, Bienvenue Kiemdé, sur les 114 victimes interrogées, 99 ont cité comme auteurs des actes, les membres des groupes armés terroristes soit 86,84% des cas, 15 femmes ont indexé les membres de leurs familles (mari, oncle, frère du mari) et les membres de la communauté hôte, 3 ont attribué les violences à des auteurs inconnus et 02 cas aux employeurs des femmes. L'étude a aussi fait des recommandations pour lutter contre les violences basées sur le genre.
A l'endroit de l'Etat, l'association plaide pour la prise de mesures nécessaires pour prévenir et protéger les femmes et les jeunes filles contre les VBG. Au niveau des acteurs de la société civile, une invite leur a été faite de mutualiser les énergies pour la prise en charge des victimes et de poursuivre la sensibilisation des communautés sur les VBG. Quant aux communautés hôtes, il leur a été demandé de promouvoir des gestes de solidarité en faveur des populations déplacées et de respecter les droits de la femme.
De son côté, l'association dit avoir pris en charge sur le plan psychologique 66 victimes. De l'avis de la coordonnatrice du projet, les 32 victimes de violences sexuelles ont bénéficié à la fois de la prise en charge médicale et psychologique. Elle a par ailleurs révélé que trois cas de viols sont en justice. A ce propos, répondant à une question des journalistes, Bienvenue Kiemdé a expliqué que les victimes sont respectivement âgées de 17, 20 et 25 ans. « Leurs bourreaux sont en fuite mais ont été identifiés. La justice travaille à mettre la main sur eux afin qu'ils répondent de leurs actes », a-t-elle assuré.