Sénégal: Financement de l'action climatique - Les pays développés militent pour l'implication des pays émergents (négociatrice)

L'ancienne présidente du Groupe de négociation sur le climat des pays les moins avancés (PMA), Madeleine Diouf Sarr, a indiqué jeudi à Bakou (Azerbaïdjan) que les pays développés veulent que les pays émergents participent au financement du nouvel objectif chiffré de l'action climatique, but principal de cette 29e conférence des Parties sur les changements climatiques (COP 29).

"Les pays développés cherchent à accroître le nombre de pays qui devraient contribuer au financement de l'action climatique. Ils sont en train de viser les pays émergents comme la Chine, l'Inde, le Brésil, certains pays pétroliers du monde arabe et tous les pays qui ont un grand niveau de développement mais qui sont toujours membres du Groupe de négociation des pays en voie de développement", a-t-elle dit à l'APS.

Dans les négociations sur le financement de l'action climatique, elle a rapporté que "les pays développés disent qu'ils ne sont pas en mesure de financer seuls l'action climatique et qu'il faudrait donc s'ouvrir à d'autres mécanismes financiers".

"C'est une position que nous respectons mais, nous demandons aux pays développés de respecter leurs engagements inscrits sous l'article 9 de l'Accord de Paris qui dit qu'ils doivent soutenir les pays en développement face au changement climatique", a-t-elle soutenu, expliquant qu'il ne faudrait pas qu'ils utilisent cet article pour dévier de leur engagement.

La directrice du Changement climatique, de la Transition écologique et des Financements verts, estime que ces positions compliquent davantage les négociations pour le financement de l'action climatique surtout que les pays en développement accusent les pays développés d'avoir la responsabilité historique du réchauffement climatique.

"Mais on va pousser dans les négociations dans les jours à venir pour arriver à un nouvel objectif chiffré sur le financement de l'action climatique sur la période 2030-2050", a-t-elle assuré, indiquant que le coût du financement de l'action climatique avoisine annuellement 1000 milliards de dollars pour accompagner la crise climatique et permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre et aller vers un global net zéro ou la neutralité carbone en 2050.

Elle a indiqué que le Groupe de négociation des pays en développement (PMA et G-77+ la Chine) participe aux négociations sur le nouvel objectif chiffré et ambitieux, en veillant sur les modalités d'application du financement de l'action climatique.

Madeleine Diouf Sarr a fait savoir également que les discussions se poursuivent à Bakou sur l'objectif mondial d'adaptation et sur les modalités d'accès aux ressources du Fonds dédié aux pertes et dommages, mis en place, lors de la COP 28 de Dubaï.

Elle dit espérer aussi que les parties (pays) s'entendront une bonne fois sur la définition à donner à la finance climatique.

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