Ile Maurice: 21st century Mauritius - Nous l'avions vue au cinéma nous vivons cette réalité grandeur nature

15 Novembre 2024

Lumière... silence... ça tourne : Action! Nous avons vécu des jours... lumineux avec le Divali. Nous avons eu droit à toute la dramaturgie d'un grand film avec tous ses ingrédients : complot, terrorisme, réseaux sociaux coupés, arrestations, conversations au plus haut niveau piratées... l'ombre et la lumière. Nous sommes passés à une... étincelle de l'état d'urgence, donc d'un renvoi des élections. Tâchons... d'illuminer quelques zones d'ombre. Plan séquence et gros plans.

● Réseaux sociaux coupés

Aucun accès aux réseaux sociaux par un beau matin. Ça serait dû à un complot, à du cyberterrorisme (rien que ça ?), à une menace pour la sécurité nationale, lignes de téléphone du PM plus sécurisées... Une production Marvel. Un salmigondis pouvant déboucher sur le déclenchement de l'état d'urgence suivi du renvoi des élections. Un grain de sable est venu arrêter la machine infernale. C'est le PM en personne qui a demandé à l'ICTA dès le lendemain de rétablir l'accès aux réseaux sociaux. Reculer pour ne pas sauter et aucun puits de... lumière pour les citoyens.

Mais qui a donné l'ordre à l'ICTA d'interrompre les réseaux sociaux ? Les super conseillers qui coûtent cher n'ont rien vu venir ? Un jour on arrête, le jour d'après marche arrière. Ceci n'a pas arrêté le flot d'enregistrements téléphoniques piratés ki zet petrol lor dife. L'oeuvre de Missie Moustass. Ce revirement serait dû à l'arrestation de cinq individus, dont Sherry Singh, ancien Chief Executive Officer de MauritiusTelecom. Ils sont accusés d'acts of terrorism ! Mais là aussi, revirement puisqu'ils sont relâchés dès le lendemain sans autre forme de procès. Les débrouillards ont eu recours au VPN (Virtual Private Network) pour continuer à écouter les conversations... lumineuses d'esprits... éclairés tels que avocats, journalistes, juges, ministres, policiers, le CP et même le PM.

C'est ainsi que l'on apprend, entre autres, que le CP a insulté la Vierge Marie en l'éclairant de sa «bougie». Un des buts était de falsifier une autopsie pour cacher un crime odieux par le feu (Kistnen ?). La séparation entre l'exécutif et le judiciaire saute et l'affaire du «sniffing» (espionnage informatique) est mise sur le dos de Sherry Singh que l'on veut emprisonner. Les citoyens sont ballottés. Impossible de tout passer en parade... policière.

● Impact négatif

Le CP est chargé d'ouvrir une enquête sur ses propres services, si ça n'est sur lui-même. Le scénario prend de l'épaisseur. Les insultes ont bien été prononcées (Piat... lux ?) et même le PM a reconnu sa voix sur les fameuses bandes. L'affaire est à la une des journaux. Même la presse internationale surprise (France, États-Unis, Grande-Bretagne) se fait l'écho de ces péripéties à peine croyables au Paradise lost. Des conséquences économiques sont à craindre et le secteur privé réclame éclairages et... éclaircissements, voire enquête. Même les petites et moyennes entreprises se sentent menacées. Ré... percussionnistes ?

Or, ce type d'enquête, nous savons quand elle commence, nous ne sommes pas tenus au courant de l'avancement de ses travaux et encore moins de ses conclusions même avec une... lampe torche. Coupez, s'exclame le réalisateur. Nous avons donc appris de belles histoires grâce au téléphone du PM sur la mort de Kistnen, le prix du carburant, la complaisance de certains magistrats marionnettes... Un facteur reste troublant. Le PM est entouré de nombreux conseillers dans l'ombre et par son entourage immédiat pour prendre des décisions concernant le pays. Ils donneraient donc des instructions alors qu'ils ne sont pas des élus du peuple. Le PM serait ainsi tiraillé par des sentiments contraires.

Si la mise en scène prévue avait marché sans les interventions de Missie Moustass, on aurait peut-être eu droit à un renvoi des élections. Du coup, le PM a sorti ses dernières cartes comme la réduction de la TVA de 10 % sur les produits de première nécessité, 14e mois à l'avenir, prêts sans intérêts aux PME. Rebondissement avec de nouvelles mesures. Le film se corse. On s'agrippe à son fauteuil comme pour un thriller, sauf que c'est pour de vrai.

● Ne pas se réjouir trop vite

Les deux oppositions (qui s'opposent déjà !) n'auraient eu qu'à attendre que le fruit mûr leur tombe dans les mains. On apprend même que ce scénario prévu ne plaisait guère à quelques membres du MSM et au nouvel allié Xavier-Luc Duval. D'autant qu'il avait été imaginé dans leur dos. Ils ont obtenu à la dernière minute que l'on éteigne... la lumière. Coupez !

Cela ne veut pas dire que les oppositions vont remporter les élections sans haute lutte. Il faut redouter un animal blessé disposant encore de certaines cartes. L'électorat qu'on sousestime n'a pas oublié les gabegies sous le règne de Navin sur lesquelles Bérenger garde un silence éloquent. Kamarad Kamaron? Et si Navin avait réellement changé, il aurait crevé... l'écran en révélant enfin la provenance des 200 millions dans ses coffres-forts. Voilà qui aurait de la gueule, du panache et marquerait les esprits. Ne voit la... lumière que celui qui est éclairé.

Bhadain se sent pousser des ailes impériales. Valayden et Bodha devraient peut-être se méfier d'un PM autoproclamé. Le PM a joué avec le feu avec des mots comme terrorisme ou cyberharcèlement. Il a réagi en énumérant publiquement la fortune de Navin à l'étranger (enfin un peu de... lumière). Ce dernier a rétorqué en lui demandant de publier la sienne. C'est de bonne guerre mais ça ne suffit pas comme les grands meetings pour remporter la mise. L'heure n'est plus à proposer du... réchauffé.

L'effet boomerang contre-attaque. Cette fois c'est Anonym Moris qui jette en pâture des conversations téléphoniques de certains leaders de l'opposition. L'arroseur arrosé en film non-muet ? Du burlesque, nous sommes passés au drame national. Il est temps de dégainer pour le dénouement final. Un conseil pour la fin du film : fiez-vous aux frères... Lumière.

Un dernier conseil aux autorités. L'alcool sera interdit de vente pendant le week-end des élections. Pourquoi ne pas interdire aussi la vente de... drogue !

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