En Afrique du Sud, les autorités sont engagées dans un bras de fer avec plusieurs centaines de mineurs clandestins retranchés sous terre dans une mine d'or. Cela se passe à Stilfontein, à environ 150 km de Johannesburg. Ce vendredi 15 novembre, le ministre de la Police s'est rendu sur place. Les forces de l'ordre y sont déployées et tentent de faire sortir ces mineurs clandestins pour les arrêter, dans le cadre d'une opération de lutte contre l'exploitation illégale des mines.
Ils seraient quelque 400 mineurs, appelés des « zama zama », selon la police - plusieurs milliers, selon des riverains - à être retranchés dans le fond de cette mine d'or désaffectée.
C'est un phénomène courant en Afrique du Sud, des mines qui ne sont plus exploitées par les compagnies minières, car plus rentables, sont abandonnées et très souvent exploitées illégalement par des mineurs artisanaux. Ces mines sont très profondes. Elles peuvent atteindre jusqu'à 2 000 mètres, avec de nombreuses galeries sur plusieurs kilomètres. Les mineurs y passent parfois plusieurs mois à creuser sans en ressortir. Et tout un commerce local existe pour les approvisionner en eau et en nourriture.
Risques d'arrestation
Les autorités sud-africaines tentent régulièrement de mettre un terme à ces exploitations illégales, et dans le cas de cette mine de Stilfontein, la police a été déployée il y a une dizaine de jours, coupant les accès et mettant fin à l'approvisionnement pour forcer ces mineurs à sortir.
Deux mineurs sont d'ailleurs sortis de ce puits jeudi 14 novembre et cinq autres la veille. Ils étaient déshydratés, faibles et avaient faim, a indiqué la porte-parole de la police. Un corps en décomposition a également été remonté à la surface hier jeudi.
Ces mineurs ne veulent pas sortir, car ils risquent d'être arrêtés. Parmi ces zama zama, il y a souvent beaucoup de ressortissants étrangers en situation irrégulière, qui viennent du Zimbabwe, du Lesotho ou du Swaziland.
Les autorités sont d'autant plus fermes, que ces travailleurs sont souvent associés ou exploités par des gangs criminels armés. En un an, plus de 13 000 mineurs clandestins ont été arrêtés, 370 armes confisquées, ainsi que des munitions et d'importantes sommes d'argent.