Hermine Patricia Tomaïno Ndam Njoya, Maire de Foumban et Présidente de l'Union Démocratique Camerounaise (UDC), a exprimé sa vive indignation lors d'une audience tenue le 14 novembre 2024 à Yaoundé. Accompagnée d'une délégation composée de sénateurs, députés, maires et conseillers municipaux, elle a rencontré le Premier ministre Joseph Dion Ngute pour dénoncer l'exclusion persistante des élus du Noun des processus décisionnels au Cameroun.
Dans une déclaration percutante, elle a souligné que la décentralisation, bien que proclamée par la Constitution camerounaise, reste largement entravée par une administration centralisée. Selon elle, le Noun, malgré son importance géographique et politique dans la région de l'Ouest, est systématiquement marginalisé. Les élus locaux, en majorité issus de l'UDC, sont écartés de comités clés tels que le Budget d'Investissement Public (BIP).
« Comment peut-on parler d'État de droit alors que des élus légitimes sont exclus des décisions qui touchent directement leurs populations ? », a-t-elle interrogé avec amertume.
Une marginalisation aux multiples facettes
Le mémorandum présenté au Premier ministre met en lumière des problèmes cruciaux :
1. Sous-représentation institutionnelle : Malgré sa forte majorité dans le Noun, l'UDC est peu impliquée dans les instances régionales.
2. Exploitation anarchique des ressources naturelles : La déforestation galopante et la mauvaise gestion des carrières menacent l'environnement et les communautés locales.
3. Problèmes culturels et économiques : Les recettes touristiques de Foumban, riche de son patrimoine, ne bénéficient pas aux populations locales en raison d'une gestion opaque.
Un appel à l'équité et à la justice
L'honorable Ndam Njoya a également dénoncé les tensions croissantes entre autorités administratives et élus locaux. Elle a critiqué des pratiques qu'elle qualifie d'abusives, comme l'exploitation du rite culturel « Ungouane » à des fins politiques, sans consultation des populations.
En conclusion, elle a exhorté les autorités centrales à respecter les droits des populations locales et à réinvestir les revenus régionaux pour un développement durable. « Nous nous battrons jusqu'à ce que la justice et l'équité prévalent dans notre République », a-t-elle martelé.