Dans une ambiance survoltée, Ousmane Sonko, tête de liste nationale de Pastef, a dévoilé hier son projet de développement à long terme pour Dakar et l'ensemble du territoire sénégalais.
Devant une foule de partisans à Guédiawaye, il a exposé les grandes lignes du « Pôle de Dakar » pour l'horizon 2050, un projet visant à réduire les disparités économiques et sociales entre la capitale et les régions intérieures du pays.
Ousmane Sonko a dénoncé la répartition inégale des richesses au Sénégal, qu'il considère comme un obstacle à la cohésion nationale. Selon lui, Dakar concentre 46 % de la richesse nationale tout en représentant moins de 0,05 % du territoire et de la population. Un déséquilibre qu'il qualifie d'inacceptable. Pour une véritable équité territoriale, Sonko propose de ramener la part économique de Dakar à 29 % et d'augmenter celle des régions du centre à 51 %. Ce redéploiement des ressources, selon lui, permettrait de limiter l'exode rural en créant des pôles de développement attractifs dans les zones sous-exploitées du pays.
Pour renforcer l'attractivité de la capitale, Sonko ambitionne d'en faire un « hub culturel, scientifique et touristique ». Il prévoit de soutenir les acteurs culturels, de renforcer la Biennale de Dakar et de faire de la capitale un centre d'excellence en formation universitaire et en recherche scientifique, notamment dans des secteurs stratégiques comme les hydrocarbures et l'économie numérique.
En matière de tourisme, il dit miser sur des sites emblématiques, tels que l'île de Gorée, pour attirer un public international. Il veut faire de Dakar une référence dans plusieurs secteurs, en favorisant notamment les savoirs immatériels et l'économie numérique. Parmi ses autres priorités, Sonko a abordé la question de l'aménagement foncier. Il a réitéré sa volonté de supprimer les attributions de terres dans la zone de Daga Kholpa, qu'il juge contraires aux exigences d'une urbanisation durable et accuse les anciens tenants du pouvoir de prédation foncière dans cette zone.
Sur la question migratoire, il a appelé à un équilibre entre hospitalité et souveraineté. Tout en réaffirmant que le Sénégal est une terre d'accueil, il s'oppose aux discours nationalistes et propose d'introduire une carte de séjour pour les étrangers, accompagnée de la réciprocité des visas pour mieux contrôler les frontières du pays.
« Nous allons renforcer le contrôle des entrées et des sorties. Il est nécessaire d'identifier les étrangers vivant parmi nous », a-t-il soutenu. Dans un appel solennel, Ousmane Sonko a enfin invité ses partisans à voter massivement pour une « Assemblée de rupture », qui incarnerait un changement en profondeur du système. La tête de liste nationale du Pastef a clôturé sa campagne dans la région de Dakar par une balade dans les rues de la banlieue de Pikine.