L'interpellation jeudi 14 novembre à Kinshasa par la police de Delly Sesanga, président du parti Envol et Bernadette Tokwaulu, personnalité politique de la plateforme « Sursaut national », suscite des réactions au sein de la classe politique congolaise, tant de la majorité que de l'opposition.
Sur leurs comptes X, Moïse Katumbi et Martin Fayulu expriment leur indignation et dénoncent la "dérive dictatoriale" du pouvoir en place et appellent le Président de la République, Félix Tshisekedi, au bon sens.
« La défense de notre constitution est désormais criminalisée. L'interpellation de Delly Sesanga constitue une étape supplémentaire alarmante dans la dérive totalitaire du pouvoir », écrit Moïse Katumbi.
Selon lui, « persécuter les opposants pour changer la constitution en vue de conserver le pouvoir est une erreur tragiqu, qui emporte toutes les dictatures".
Pour sa part, Martin Fayulu indique que les violences et les abus auxquels ces acteurs politiques interpellés ont été soumis ont inacceptables et indignes d'un Etat de droit.
"La police a joué un rôle important"
Cependant, le secrétaire général du parti présidentiel, Augustin Kabuya affirme que Delly Sesanga a été évacué pour sa sécurité:
« Au Rond-Point victoire, où il était, quelque chose pouvait lui arriver et être imputé au pouvoir en place. La police a joué un rôle important. Si c'était réellement une arrestation, il ne serait pas libéré".
Selon lui, cette brève interpellation était un moyen d'épargner ces acteurs politiques d'éventuels dérapages afin de maintenir l'ordre public.
Dans la foulée, le vice-Premier ministre, ministre de l'Intérieur et Sécurité affirme que les autorités municipales n'étaient pas informées de cette activité. Toutefois, Jacquemain Shabani dit regretter ce qui s'est produit. L'idéal pour les organisateurs, d'après lui, aurait été d'informer les autorités pour que les dispositions soient prises.
« Nous sensibilisons nos forces de l'ordre au strict respect des droits et libertés des uns et des autres », rassure-t-il.
Delly Sesanga et Bernadette Tokwaulu ont été interpellés jeudi lors d'une activité de sensibilisation de la population contre le changement de la constitution. Le parti Envol a tout de suite protesté contre le caractère brutal de cette brève interpellation.