En Algérie, Houris, le roman de l'écrivain franco-algérien Kamel Daoud, primé dernièrement au Goncourt, n'est pas disponible. Le livre est introuvable dans les librairies. Au Salon international du livre d'Alger (Sila) qui se referme ce samedi 16 novembre, les lecteurs se débrouillent pour tenter de mettre la main sur le roman qui nous replonge dans la décennie noire.
Aucun livre de Kamel Daoud n'est disponible au Salon international du livre d'Alger (Sila). Les lecteurs disent braver l'interdit pour accéder au texte, primé au Goncourt.
Souad, éditrice, regrette l'absence de Kamel Daoud et de son dernier roman au salon du livre : « J'aurais aimé le lire et le toucher, peut-être, mais aussi le luxe de parler avec son auteur, pour qu'il nous explique ce qu'il se passe. Il faut laisser le lecteur se faire une opinion ; ce n'est pas bien d'interdire. Cela reste quand même un point noir dans ce salon. »
Zahra, lectrice, s'est débrouillée pour avoir le roman Houris : « Je l'ai eu à travers une amie. Il existe en version numérique, en audio aussi, mais en version papier, il n'est pas disponible. J'ai trouvé que c'est un roman qui reflète la souffrance qui existe encore. C'est un rappel à toutes ces victimes qui ont souffert et qui n'ont encore pas pu dépasser cette blessure. Cela reste un roman, c'est une fiction. »
« Kamel Daoud, un bon polémiste »
Benaouda Lebdai, universitaire et critique littéraire, a pu lire le livre de Kamel Daoud : « C'est un roman bien structuré qui a des envolées lyriques, par moments. C'est un bon roman sur la décennie noire. Il n'est pas le premier à avoir écrit sur la décennie noire... Kamel Daoud, c'est un bon polémiste. Je pense que c'est quelqu'un de brillant. »
Pour rappel, Gallimard, éditeur français de Kamel Daoud, n'a pas été autorisé à exposer au Salon international du livre d'Alger, contrairement aux années précédentes.