Au Mozambique, le calme est revenu, ce week-end, après trois jours de contestation électorale, convoqués par le candidat malheureux à la présidentielle, Venancio Mondlane. Samedi 16 novembre, la frontière terrestre avec l'Afrique du Sud a rouvert.
La frontière terrestre entre le Mozambique et l'Afrique du Sud était fermée, depuis mercredi 13 novembre, en raison de manifestations au poste de Ressano Garcia, côté mozambicain. Venancio Mondlane avait demandé la « paralysie » du pays. Aujourd'hui, les conséquences de cette stratégie se font ressentir, comme par exemple au marché de gros de Zimpeto, à Maputo.
Zimpeto est l'un des plus importants marchés d'approvisionnement de la capitale. Samedi 16 novembre, huit camions y ont déchargé leur marchandise, contre une cinquantaine, d'ordinaire.
« Il faut une solution »
Assissa, vendeuse de légumes souffre : « La situation n'est pas bonne. Les camions ont du mal à venir. J'ai déjà perdu beaucoup d'argent. Regardez mes légumes comment ils sont... Ils sont déjà en train de se gâter. Je suis fatiguée de cette situation. Il faut une solution. »
En raison de cette pénurie, les prix des denrées augmentent. Claudio, vend, à Zimpeto, depuis plus de dix ans. Il n'a jamais connu une hausse aussi rapide : « Depuis la fermeture des frontières, il n'y a plus de produits. Les prix sont en train d'augmenter. Ce sont des prix exagérés. Un sac de 10 kilos de patates coûte 550 meticais, plus de 8 euros. Avant, c'était 250, 300. »
Les clients manquent
Mais les clients manquent aussi, en raison des manifestations. Résultat: les grossistes achètent plus cher leurs marchandises, mais doivent baisser leurs prix de vente pour attirer la clientèle.
Manuel a du mal à joindre les deux bouts : « Nous sommes en train de vendre les produits qui sont arrivés hier. Il n'y a pas de clients. Il faut baisser les prix. Normalement je vends 1 kilo de piment, 35 meticais... mais aujourd'hui, c'est 13. Nous souffrons, mais la raison de tout cela est bonne. Nous devons nous battre pour nos droits. »
D'après la Banque du Mozambique, l'inflation annuelle avoisinait les 3% en octobre. Les manifestations de novembre pourraient encore lui faire gagner des points.