C'est le 28 janvier 2025 que l'affaire opposant Pravind Jugnauth, ancien Premier ministre et candidat battu lors des élections du 10 novembre dernier, à Arvin Boolell, ex-leader de l'opposition, sera appelée devant le Master and Registrar.
Ce procès fait suite à une réclamation de dommages et intérêts de Pravind Jugnauth d'un montant de Rs 50 millions à Arvin Boolell pour diffamation et préjudice subi.
En effet, le plaignant, Pravind Jugnauth, reproche à Arvin Boolell d'avoir tenu des propos diffamatoires lors d'une conférence de presse, le 24 novembre 2023, à Quatre-Bornes.
L'ex-leader de l'opposition aurait dit ceci : «Ek kan ou suiv sa filière de 'sniffing', carte biométrique, enregistrement SIM card, 4 000 caméras de surveillance, evidence lor camera pendant 30 jours. Kan ou envie gagne evidence ou choisir pu gagner. Mais dan ka Kistnen, pena evidence. Mo dir Pravind Jugnauth get so la main bien. Mo dire MSM get zot la main bien. Geter si ena disan la mort Kistnen dan zot la main.» Ces propos, selon le Premier ministre sortant, sont interprétés comme signifiant qu'il est un criminel, responsable de la mort de Soopramanien Kistnen, qui était son agent dans la circonscription no 8 (Quartier- Militaire-Moka).
Pravind Jugnauth soutient que cette déclaration du défendeur est «fausse, malicieuse, et a été faite intentionnellement dans le but de ternir sa réputation». Il explique que cela sous-entend qu'il aurait manipulé les enregistrements de vidéosurveillance afin de supprimer des éléments liés à Kistnen. «Ces déclarations diffamatoires me causent d'énormes dommages et préjudices, ternissant non seulement mon caractère, mais aussi ma crédibilité et ma réputation en tant que Premier ministre et homme politique. J'ai dû répondre aux interrogations de mes collègues, des opposants et du public», a déploré le plaignant.
Cependant, en cour, ce dernier, représenté par l'avouée Shamila Sonah-Ori, n'a pas modifié sa plainte lors de l'audience du jeudi 14 novembre ni informé le tribunal de son intention de le faire étant donné qu'il n'est plus Premier ministre et que certains éléments de la plainte, notamment ceux mentionnant son titre, doivent être révisés. Ainsi, la plainte est restée inchangée à ce stade.
Par ailleurs, le défendeur, par l'intermédiaire de son avocat, Me Faarzaad Soreefan, a, de nouveau, insisté pour recevoir les réponses aux 64 questions envoyées depuis juillet dernier. Toutefois, à ce jour, Pravind Jugnauth n'a toujours pas fourni les réponses demandées.
Jeudi, Me Sonah-Ori a sollicité un délai supplémentaire pour finaliser les réponses et c'est pour cela que l'affaire a été renvoyée au 28 janvier 2025.