Le projet de loi de finances 2025 prévoit une hausse des taxes et des réformes fiscales ambitieuses pour mobiliser des ressources internes et répondre au FMI.
Le Projet de Loi de Finances Initiale (PLFI) 2025 illustre les ambitions fiscales du gouvernement malgache. Entre la nécessité de répondre aux exigences du FMI et la volonté de renforcer la relance économique, ce budget s'annonce exigeant. Le gouvernement vise à augmenter significativement les recettes publiques, tout en introduisant de nouvelles réformes fiscales et douanières.
Mobilisation fiscale sous la pression du FMI
Lors d'une récente mission à Madagascar, le FMI a insisté sur la faiblesse des recettes publiques, qui ne représentent que 10 à 12 % du PIB, un des taux les plus bas en Afrique. Cette situation a poussé le gouvernement à adopter des mesures drastiques dans le cadre du PLFI 2025, dévoilé lors d'une consultation à Antaninarenina.
Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, ministre de l'Économie et des Finances, et d'autres hauts responsables ont échangé avec des experts du FMI pour trouver des solutions. Ces efforts visent à augmenter les ressources financières internes, un prérequis pour conclure la seconde Facilité élargie de crédit (FEC).
Objectifs fiscaux pour 2025 : cap ambitieux
Le gouvernement prévoit des recettes fiscales de 5 628,4 milliards d'ariary, soit une augmentation de 21,39 % par rapport à 2024. Cet objectif repose sur des réformes administratives et fiscales. Parmi elles, la digitalisation des services fiscaux et le déploiement du nouveau Système d'administration fiscale intégré (SAFI) occuperont une place centrale.
Le plan vise également à élargir l'assiette fiscale, renforcer les mécanismes de recouvrement et améliorer la transparence dans les secteurs stratégiques tels que les mines et les marchés publics.
Réformes pour moderniser le système fiscal
Le gouvernement a annoncé plusieurs mesures clés, dont l'instauration d'une taxe sur les transactions mobiles, un droit d'accise sur des produits nuisibles à la santé et à l'environnement, ainsi que le renforcement des contrôles sur la TVA via une plateforme en ligne (e-TVA).
Selon le ministère, ces réformes pourraient générer des recettes supplémentaires de 784,28 milliards d'ariary. Parallèlement, des efforts seront consacrés à lutter contre la corruption et à renforcer la gouvernance fiscale.
Taxations en hausse pour plusieurs marchandises
Les nouvelles mesures toucheront des produits de consommation courante. La bière, par exemple, sera frappée d'un droit d'accise majoré, passant de 700 à 850 ariary par bouteille. Cette hausse s'inscrit dans une tendance de 240 % d'augmentation depuis 2019. Malgré ces coûts croissants, cette boisson reste prisée.
Les entreprises face à des défis fiscaux
Les entreprises, déjà pénalisées par les interruptions fréquentes d'électricité, espéraient un allégement fiscal pour compenser leurs pertes. Toutefois, les dispositions actuelles du PLFI 2025 ne semblent pas leur offrir de solutions concrètes, laissant planer des incertitudes sur leur compétitivité.
Le PLFI 2025 s'inscrit dans une stratégie ambitieuse pour renforcer les finances publiques et répondre aux exigences du FMI. Si les réformes proposées promettent une mobilisation accrue des ressources, elles suscitent également des préoccupations sur leur impact économique. Le défi pour le gouvernement résidera dans l'équilibre entre ambitions fiscales et soutien à la relance économique.