Les Sénégalais se rendent aux urnes ce dimanche pour élire leurs représentants à l'Assemblée nationale, dans un scrutin que le président Bassirou Diomaye Faye espère décisif pour obtenir une majorité claire et mettre en oeuvre son programme de réformes.
La campagne électorale, marquée par une forte rivalité entre les partis politiques, a ravivé les craintes d'agitation sociale. Des affrontements parfois violents entre rivaux ont rappelé les épisodes de violence politique survenus avant l'élection présidentielle de mars. Cette situation a créé un climat de tension, même si la journée de vote s'est déroulée dans le calme.
Les bureaux de vote ont ouvert à 8h (GMT) et fermeront à 18h, permettant à plus de 7 millions d'électeurs inscrits de choisir parmi 41 partis politiques ou autres entités pour les 165 sièges de l'Assemblée nationale.
Pour de nombreux Sénégalais, les priorités sont claires : l'emploi et l'économie. Alors que l'inflation met à mal le pouvoir d'achat des ménages et que la jeunesse croissante peine à trouver un travail, l'impatience pour des réformes concrètes se fait sentir.
Cependant, le président Bassirou Diomaye Faye fait face à des défis économiques de taille. La croissance économique est inférieure aux prévisions, et un déficit budgétaire aggravé complique la gestion publique. En septembre, un audit gouvernemental a révélé que la dette publique et le déficit budgétaire étaient bien plus élevés que ce que l'administration précédente avait rapporté, entraînant une crise fiscale.
De plus, un programme du FMI de 1,9 milliard de dollars, convenu en juin 2023, est suspendu depuis la découverte de ces irrégularités. Ces contraintes financières ajoutent à l'urgence pour le gouvernement d'obtenir une majorité stable afin de relancer les réformes promises.
Le principal défi pour le parti au pouvoir, Pastef, est l'alliance inattendue de deux partis d'opposition, dont le Parti républicain (APR). Cette coalition pourrait limiter les ambitions du président Faye à l'Assemblée.
Deux autres coalitions d'opposition sont également en lice, dont l'une menée par le maire de Dakar, Barthelemy Dias, connu pour ses confrontations ouvertes avec les partisans de Pastef.
Si le président Faye et son gouvernement parviennent à sécuriser une majorité parlementaire, ils pourraient obtenir les outils nécessaires pour relever les défis économiques et sociaux qui préoccupent tant les Sénégalais. Cependant, les résultats du vote restent incertains, et aucun calendrier pour leur publication n'a encore été communiqué.