Cote d'Ivoire: Affaire Apoutchou national - Les leçons à tirer

Artiste et influenceur ivoirien Apoutchou National
17 Novembre 2024

Le monde s'écroule pour l'influenceur ivoirien, Stéphane Agbré, alias Apoutchou national, qui a exhibé des liasses de billets de banque dans une vidéo mise en ligne. Ces derniers jours, c'est l'affaire qui fait grand bruit sur les bords de la lagune Ebrié. A cause de son acte, il a été interpellé, le 12 novembre, par les autorités compétentes de son pays qu'est la Côte d'Ivoire, afin qu'il justifie l'origine de cet argent estimé à plusieurs millions de F CFA.

Le 14 novembre, il a été déféré au parquet près le Pôle pénal économique et financier, en compagnie de quatre autres personnes que sont Fofana Abdoulaye, Akobe Leonel alias Leonel PCS, Doffou Aristide et Sidibé Kader. Une information judiciaire a alors été ouverte à leur encontre avec mandat de dépôt. Ils sont accusés des faits d'infraction à la réglementation des relations financières extérieures des Etats, de blanchiment de capitaux, de prise de paris illicite sur les réseaux de communication électronique et de transfert d'argent dans le cadre de jeux d'argent illicites sur les réseaux de communication électronique. Un fait a priori banal mais, vraisemblablement, qui se transforme en scandale. De toute évidence, cette situation doit interpeller plus d'un, sur l'utilisation qu'ils font des réseaux sociaux qui, faut-il le rappeler, ne véhiculent pas que le bien et ne sont pas une zone de non-droit.

Dans un monde où on influence mal, il revient aux uns et aux autres de savoir faire preuve de discernement

Que cherche cet influenceur en exhibant de l'argent qui ne lui appartient même pas ? Pour vendre de l'illusion à une jeunesse en quête de repère ? En tout cas, ça semble être la tendance de nos jours avec des influenceurs ou des pseudo- coachs qui, très souvent, font miroiter du rêve et même du faux, à des milliers de jeunes qui les suivent et qui rêvent de devenir comme eux. Alors que bon nombre de ces influenceurs, sont parfois loin d'être ceux pour qui ils se font passer. Dans un monde où on influence mal, en ce sens qu'on véhicule des contre-valeurs qui, malheureusement, affectent la jeunesse, il revient aux uns et aux autres de savoir faire preuve de discernement.

Cela dit, le comportement de certains sur les applications Web fournissant un service de réseautage social en ligne, fait croire que beaucoup ne connaissent pas la loi, ou feignent de l'ignorer simplement. En tous les cas, tout contrevenant s'expose à des sanctions. C'est en cela qu'il faut saluer l'acte posé par les autorités ivoiriennes qui ont procédé à l'interpellation de l'influenceur et autres. D'autant que la Côte d'Ivoire vient d'être placée sur la liste des juridictions sous surveillance renforcée du Groupe d'action financière (GAFI), communément appelée « liste grise ». On espère donc que le cas de Apoutchou national servira de leçon à bien d'autres influenceurs. Ceux-là mêmes qui font croire sur les réseaux sociaux, que la vie est facile et qu'il est possible de gagner de l'argent sans fournir le moindre effort.

Quels enseignements à tirer de cette affaire ? Primo : il ne faut jamais se réjouir du malheur des autres. Si le personnage est controversé, c'est qu'il prenait le pli de se moquer de la traversée du désert de certains de ses concitoyens qu'il ne portait pas dans son coeur. Jusqu'à ce que le ciel lui tombe, à son tour, sur la tête.Secundo : on n'a pas besoin de crier sur tous les toits qu'on s'est fait une place au soleil. « L'argent n'aime pas le bruit », dit-on. Et quid de l'adage selon lequel : « Pour vivre heureux, vivons caché » ? Avertissement sans frais à tous ceux qui étalent leur quotidien sur les réseaux sociaux. Tertio : avant de battre la grosse caisse, encore faut-il s'assurer d'être clean.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.