Pendant deux jours, samedi 16 et dimanche 17 novembre, la capitale du Nord-Kivu a accueilli le festival Amani, dont on célébrait le 10ème anniversaire cette année. D'abord annulé, puis finalement autorisé à la dernière minute par les autorités, cet événement majeur dans la sous-région a été monté en une nuit pour offrir une parenthèse placée sous le signe de la musique, de la fête et du partage. Cela aux habitants d'une province où les tensions sont multiples.
« Annuler une annulation » : tel a été le point de départ de cette 10ème édition du festival Amani qui s'est clos dimanche 17 novembre avec la star de la rumba Ferre Gola. Cela après deux jours de concerts et de rencontres, à Goma, dans l'est de la RDC. Autorisé à la dernière minute après avoir été, dans un premier temps, annulé, l'événement s'est rapidement transformé en une aventure hors du commundès sa tenue annoncée. Il a galvanisé toute une équipe et tout le peuple de Goma, d'autant plus que les artistes ont eux aussi répondu présent.
C'est par exemple le cas de Voldie Mapenzi, qui s'est produite dimanche 18 novembre dans un site plein à craquer. « On n'a pas conscience que, parfois, la musique est plus forte que la politique ! », a lancé l'artiste, comme en écho à la prestation du choeur du Requiem pour la paix, qui a réuni un peu plus tôt sur scène des chanteurs de Goma, de Bukavu et des camps de réfugiés. Un choix artistique au pays de la rumba pour envoyer un message fort à ceux qui souffrent : « C'est une grande émotion de communier directement avec le public. C'était vraiment important, extraordinaire », s'est réjoui Juré Sponssafiri qui dirige le choeur.
« On se revoit à nouveau dans 10 ans ! »
Alors que la tenue de cette édition du festival Amani relève presque du miracle, son directeur Guillaume Bisimwa a lui déjà le regard tourné vers l'avenir : « La construction et le développement de ce pays passent par l'unité. Quand tout le monde est ensemble, on peut changer, on peut transformer les frontières. Le seul message que je vois aujourd'hui dans cet événement, c'est sa force. Chacun y a apporté sa part et c'est ce qui en a fait la réussite », a-t-il affirmé.
Venue de Kinshasa pour représenter le président de la République et apporter son soutien au festival, la ministre de la Culture Yolande Elebe Ma Ndembo veut, elle aussi, voir plus loin. « Je sais combien il est parfois difficile d'organiser le Festival Amani. Je tenais donc absolument à être là pour encourager ses membres et les féliciter, leur souhaiter une bonne continuation. On se revoit à nouveau dans 10 ans ! », a-t-elle déclaré.