Le dépouillement des votes a marqué un tournant historique pour Raviraj Sinha Beechook, candidat de l'Alliance du changement dans la circonscription no 9 (Flacq-Bon-Accueil) et élu en deuxième position avec 27 605 voix. Un moment de triomphe qui a rapidement pris une tournure émotive, touchant profondément le public lorsqu'il a fondu en larmes, serrant contre lui une photo de son père décédé il y a deux ans.
Dès l'annonce des premiers résultats, Raviraj Beechook a perçu l'ampleur de cette «victoire symbolique». «C'est une victoire du peuple, un peuple en colère, qui a transformé sa frustration en puissance électorale», déclare-t-il avec force. Pour lui, cette élection reflète une réponse claire des électeurs au gouvernement sortant : "Si to fer dominer ar mwa, si to kraz mwa, si to zwe ar mo liberte, mo pa pou kit twa." Le candidat décrit ce moment comme une renaissance de la démocratie. Il estime que le peuple a pris une décision courageuse en reprenant le pouvoir entre ses mains, envoyant un message puissant contre l'injustice et l'oppression.
Un parcours humble et acharné
Raviraj Beechook a grandi au sein d'une famille aux ressources limitées. «Je suis un enfant de la campagne. Ma mère travaillait dans une usine et mon père était laboureur», racontet-il avec émotion. Depuis 1998, il milite activement pour le Parti travailliste (PTr) comme agent sur le terrain. Son engagement politique a été forgé par des années d'efforts et de persévérance. «Avoir reçu un ticket est en soi un miracle. Le Dr Navin Ramgoolam, leader de l'Alliance du changement, a vu en moi mes qualités humaines et non mon appartenance sociale ou ma richesse», souligne-t-il avec gratitude. Il se remémore les élections de 2019, où il s'était présenté au no 6 sans être élu. «Cette fois, Dieu, ou plutôt la voix du peuple, m'a rendu justice», affirmant que cette victoire est une consécration de sa persévérance.
Entre nostalgie et triomphe
Le jour du dépouillement, Raviraj Beechook s'était isolé dans un coin, plongé dans ses pensées et traversé par une vague de nostalgie. Dès les premières tendances annonçant l'avance significative de son parti, une émotion intense l'a submergé. La situation a atteint son apogée lorsque sa mère est arrivée, portant une photo de son défunt père. Ce geste a ravivé des souvenirs puissants et des enseignements précieux. «Mon père m'a toujours dit que je deviendrais ministre un jour», raconte-t-il.
Submergé par l'émotion, il s'est assis par terre, tenant la photo de son père, incapable de retenir ses larmes. Pour lui, ce moment n'était pas seulement une victoire électorale, mais aussi un hommage à son père et à tout ce qu'il lui a appris. «Mon père m'a inculqué des valeurs fondamentales : l'honnêteté, le travail et la persévérance. Il disait souvent que la vie est comme la terre. Si tu la laisses à l'abandon, elle devient stérile. Mais si tu t'en occupes, elle te donnera ses fruits.»
Aimer et honorer ses parents
Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, Raviraj Beechook a partagé ce moment poignant avec ses partisans et le grand public. Il en a profité pour adresser un message puissant : reconnaître l'importance des parents et leur exprimer son amour de leur vivant. «Beaucoup ne réalisent pas à quel point nos parents comptent jusqu'à ce qu'ils ne soient plus là», confie-t-il. «Le jour où ils ne seront plus à nos côtés, il ne restera qu'une photo pour nous rappeler leur absence.» Ce message, il ne le considère pas comme une demande de sympathie, mais comme un appel à la réflexion. «Je veux que les gens réalisent la chance qu'ils ont d'avoir leurs parents auprès d'eux. Dites-leur que vous les aimez tant qu'ils sont là.»
Pour Raviraj Beechook, cette victoire est avant tout celle du peuple, mais elle porte également une forte dimension personnelle. «J'ai ressenti la présence de mon père tout au long de ce parcours. Cette victoire, je la dédie à sa mémoire», déclare-t-il avec conviction. Alors qu'il entame son mandat avec un soutien populaire solide, le nouvel élu s'engage à rester fidèle aux valeurs qui l'ont guidé jusqu'ici. Porté par le souvenir de son père et la confiance de ses électeurs, il aspire à faire de son mandat une période de transformation pour sa circonscription et pour l'île Maurice.