La campagne électorale pour ces élections législatives 2024 a été marquée par une présence remarquable sur les réseaux sociaux, notamment de l'Alliance du changement. Une stratégie bien rodée, explique-t-on, de plusieurs membres de l'alliance pour véhiculer leur message à un maximum d'audience...
Selon Kevin Gutty, directeur adjoint de communication du Parti travailliste (PTr), une équipe avait déjà été mise sur pied depuis 2020 pour «passer en revue tout ce qui n'avait pas marché aux dernières élections générales de 2019». De là, elle a développé une nouvelle stratégie. L'équipe se composait cette fois, pas seulement d'éléments rouges, mais de tous les partis formant l'alliance, le Mouvement militant mauricien (MMM), les Nouveaux Démocrates (ND) et Rezistans ek Alternativ (ReA). «Il y a eu, par exemple, l'apport de Danielle Bastien, de Patrice Canabady ou de Yannick Cornet, parmi tant d'autres», alors qu'Harish Chundunsing s'occupait lui des relations avec la presse.
L'équipe était divisée, explique Kevin Gutty, en deux. Il y avait d'une part, la communication digitale à travers des plateformes sur les réseaux sociaux, comme la page Ramgoolam Gen-Next ; et d'autre part, la communication presse qui s'est fait sur un groupe Whatsapp. «Nous voulions marquer notre présence et qu'un maximum de Mauriciens puissent être informés de nos sorties, de nos évènements ou encore de nos annonces importantes, comme celles qui se trouvaient dans notre manifeste électoral.»
Cela, explique notre interlocuteur, est une préparation qui s'est faite sur quatre ans et «aujourd'hui le résultat est là». Pour lui, l'accent a été mis sur la projection d'une campagne positive. Comme de montrer les porte-à-porte de Navin Ramgoolam dans la circonscription n° 5 (Pamplemousses-Triolet). «Le Premier ministre a parcouru cinq kilomètres dans la circonscription en un jour, ce qui a été une expérience majeure pour tous. C'était extraordinaire.»
12 meetings en deux semaines
Mais, il y a eu aussi d'autres défis à relever, pour l'équipe de communication comme celle «d'organiser la logistique pour 12 meetings en deux semaines». «Nous avions des cellules de com partout à travers le pays, par le biais des campaign managers qui ont transmis toutes les informations nécessaires afin que nous à notre niveau nous puissions les faire parvenir à la population. À travers la messagerie WhatsApp, par exemple, nous avons en tout temps donner des détails sur les sorties, réunions, congrès et autres meetings», explique Kevin Gutty.
Autre facteur qui a joué en faveur de l'Alliance du changement, pendant cette campagne, ce sont surtout les chansons, estime le directeur adjoint de la communication des rouges. La chanson Ale Navin est devenue virale et a largement dominé la campagne tout comme le fameux Bour li deor, scandé pour la première fois, lors de la manifestation dans la capitale dans l'affaire Wakashio, depuis repris contre le gouvernement sortant. «Il y a eu aussi d'autres chansons par d'autres individus. Parmi, le désormais mythique Lavi margoz du groupe Armada (NdlR : on se rappellera la vidéo de cette chanson avec des images très fortes rappelant les scandales sous l'ancien régime Jugnauth diffusée, quelques heures à peine après l'annonce de la dissolution du Parlement).»
La cellule de communication a aussi mis en place une application, Alliance du changement, téléchargeable et des hotlines avec des numéros de téléphone en cas de dérapages ou pour dénoncer des «magouilles électorales» suspectées. «Concernant l'application, il y a eu pas mal de téléchargements où nous avons communiqué un maximum d'informations. Par exemple, vous pouvez trouver le manifeste électoral ou encore la liste des candidats et leur photo. Puis, nous avons eu aussi beaucoup de messages du public sur les hotlines car il y avait une réelle inquiétude.»
Kevin Gutty soutient aussi que tout a été mis en oeuvre pour que la presse puisse effectuer son travail dans les meilleures conditions lors des évènements de l'alliance, notamment en leur donnant des accès dédiés et la possibilité d'être sur les estrades, par exemple. «Maintenant que nous avons le rythme, nous allons continuer sur cette lancée pour la communication de l'alliance. Ce sera un travail en continu.»