Du 12 au 15 novembre 2024, le Burkina vient d'organiser avec faste, la 19e édition de sa
Semaine du numérique autour du thème : « Transformation digitale et développement économique : enjeux des FinTech ». Cette édition intervient après celles des deux autres pays de la Confédération Alliance des Etats du Sahel (AES), notamment le Niger (1re édition), du 18 au 20 avril, sur le numérique et la souveraineté et le Mali (IIe édition), du 25 au 27 juin, sur Les Technologies de l'information et de la communication (TIC) comme facteur de résilience face à la crise multiforme dans le Sahel.
Comme au Niger et au Mali, cette Semaine a servi de cadre d'échanges aux acteurs du numérique burkinabè sur la transformation digitale. Au-delà des préoccupations à l'échelle nationale, tous ces rendez-vous ont démontré la place du numérique dans l'espace communautaire, la nécessité de renforcer la coopération entre les trois Etats et la promotion des TIC, en vue de la modernisation des administrations respectives, dans ce contexte crucial de lutte commune contre le terrorisme dans le Sahel.
Il s'agira d'une initiative collective capitale au regard du revers de la médaille que peut représenter le numérique sans le moindre garde-fou. En effet, nonobstant leurs rôles majeurs dans le développement des Etats, les TIC entretiennent la criminalité sous diverses formes, avec une capacité de nuisance insoupçonnée pour la sûreté et la sécurité des pays de l'AES depuis l'apparition de l'hydre terroriste.
Le thème de cette édition rappelle aussi que le numérique est incontestablement une aubaine pour l'amélioration du quotidien des populations et l'essor de leurs nations respectives. C'est dans cette dynamique que les échanges se sont focalisés sur les opportunités liées à la finance digitale dans le souci de faciliter l'innovation numérique pour mieux répondre aux défis.
La révolution digitale est certes un tremplin pour la croissance économique mais elle oblige à dresser des remparts contre les réseaux mafieux qui nourrissent le blanchiment de capitaux et les trafics de tous genres, alimentant les circuits terroristes. Au cours du rendez-vous de Ouagadougou et au vu de la pertinence des thèmes des différentes semaines du numérique en rapport avec les préoccupations de l'heure, les Etats membres de la Confédération AES semblent avoir pris toute la mesure de l'enjeu du numérique et des défis à relever pour asseoir une synergie d'actions avec la lutte militaire engagée pour débarrasser tout l'espace des forces du mal.
Le tarissement de leurs sources de financement et de nuisance demeure une préoccupation majeure. Au centre des différentes stratégies, se trouve l'outil informatique avec toutes ses possibilités d'information, de communication, de transaction, etc.
Une convergence de vues s'impose donc dans l'optique de fourbir des armes collectives contre un autre fléau. Il est temps de juguler les impacts négatifs de ce progrès notable du IIIe millénaire. La tâche requiert une volonté commune des trois pays de parvenir à une réelle maîtrise et à un véritable encadrement du secteur du numérique dont l'usage et l'influence sont de plus en plus exacerbés par les réseaux sociaux.
Il est évident que les TIC se trouvent aujourd'hui au cœur de la communication de guerre. Leur contrôle harmonisé et concerté s'impose pour minimiser les effets néfastes sur les efforts consentis avec la détermination des Forces combattantes pour anéantir toute menace de la quiétude des populations et de l'intégrité territoriale.
La Semaine du numérique est une interpellation des Etats et de leurs habitants sur leurs responsabilités collectives et individuelles en pareilles circonstances. En même temps que chaque pays déploie l'arsenal juridique et le dispositif sécuritaire pour pallier toute éventualité, chaque citoyen doit faire preuve de patriotisme en jouant pleinement sa partition. La toile n'est pas et ne doit plus être un espace de non droit.
La traque des cybercriminels est appelée à avoir la même détermination que la lutte contre les terroristes dans l'espace AES. Les deux guerres doivent se mener concomitamment pour assainir de manière irréversible les territoires concernés. Il faut prendre le taureau par les cornes.