Nouveau souffle pour le parc botanique et zoologique de Tsimbazaza. Le conseil du gouvernement du 12 novembre a approuvé la mise en place d'un comité interministériel chargé de son redressement. Le professeur Jonah Ratsimbazafy, président du Groupe d'études et de recherche sur les primates (GERP), félicite cette initiative gouvernementale. « C'est ce qui aurait dû être fait depuis longtemps. Il est encourageant de voir cette décision enfin prise. La dégradation du zoo est très perceptible », réagit-il.
En visitant le parc, ce sont des infrastructures délabrées, des cages et des enclos vides qui attirent plus l'attention que les espèces protégées. Le parc a traversé plusieurs difficultés, notamment le détournement de deniers publics par un ancien directeur du parc, un endettement, et des perturbations de la livraison des nourritures en 2023 jusqu'au début de cette année, ayant « conduit au décès de plusieurs animaux du zoo, à savoir des lémuriens, des serpents, des oiseaux », selon des agents du parc à l'époque. En octobre dernier, des vols d'espèces protégées ont également été signalés au sein du zoo.
Le Dr Rokiman Letsara, nommé à la tête du parc au mois de février, souligne que des efforts sont déjà entrepris pour sa réhabilitation. Les travaux de rénovation du vivarium, par exemple, seraient « bientôt
terminés ». Concernant ses dettes, Rokiman Letsara souligne que les salaires impayés des employés sont déjà réglés et que leurs salaires sont désormais payés régulièrement. L'approvisionnement en nourriture des animaux serait également revenu à la normale. « Nous avons désormais un fournisseur régulier », souligne-t-il. Par ailleurs, il dit ne pas avoir de preuves scientifiques pour affirmer que c'est le manque de nourriture qui a conduit à la mort des animaux l'an dernier. « En tant qu'êtres vivants, ils peuvent mourir, car la plupart de ces animaux sont déjà âgés », précise le Dr Rokiman Letsara.
Le Pr Jonah Ratsimbazafy propose la réalisation d'un état des lieux du parc pour entamer ce redressement. « L'introduction de nouveaux locataires n'est pas urgente. Ce qui presse, c'est l'amélioration des conditions de vie des animaux, en réhabilitant les infrastructures pour avoir un lieu de vie adapté à chaque espèce. On a vu, par exemple, des rongeurs dans le vivarium, ce n'est pas approprié. Il est aussi nécessaire de construire un lieu de quarantaine pour isoler les animaux malades.
Nous avons, par ailleurs, besoin de ressources humaines compétentes, qui maîtrisent la zoologie et qui aiment les animaux, pour s'en occuper. Le stud-book doit être à jour. Les loisirs ne doivent pas occuper une grande place dans ce parc. Si on visite le parc, c'est avant tout pour voir les jardins et les animaux, mais pas pour autre chose », indique-t-il, en soutenant sa détermination à aider le parc.
Le parc botanique et zoologique s'apprête à célébrer son centenaire en 2025. Cet événement coïncide avec la tenue du congrès de la Société internationale de primatologie à Madagascar. Le parc devrait retrouver son statut de vitrine de biodiversité à cette occasion.