Addis Abeba — Les experts de la deuxième session du Comité sur la gouvernance économique à Addis-Abeba, en Éthiopie, ont appelé à des ajustements du système financier mondial pour mieux répondre aux besoins financiers spécifiques de l'Afrique, notamment un meilleur accès au financement concessionnel.
Lors de la deuxième session du Comité sur la gouvernance économique à Addis Abeba, en Éthiopie, des experts ont souligné la nécessité d'ajuster le système financier mondial pour mieux répondre aux besoins spécifiques de l'Afrique, notamment en facilitant l'accès au financement concessionnel.
Ces ajustements sont vus comme essentiels face aux multiples crises mondiales, telles que la pandémie post-COVID-19, le changement climatique, les tensions géopolitiques et les conflits, qui continuent d'impacter le continent.
Zuzana Schwidrowski, directrice de la division Macroéconomie de la CEA, a insisté sur l'importance d'une voix unifiée de l'Afrique dans la gouvernance financière mondiale, afin de résoudre les obstacles structurels à la mobilisation des ressources.
Elle a souligné que l'Afrique doit développer des stratégies actives pour plaider en faveur de solutions adaptées à ses défis uniques. La réunion a également abordé la lutte contre les flux financiers illicites, les inégalités fiscales mondiales et la nécessité d'un cadre fiscal plus inclusif.
Gamal Ibrahim, expert en gouvernance économique, a rappelé que les multinationales, en particulier celles basées dans le Nord, manipulent souvent les mécanismes fiscaux pour réduire leurs obligations, rendant nécessaires des réformes pour renforcer la capacité des pays africains à négocier et à appliquer des règles fiscales internationales.
Schwidrowski a aussi mis en lumière la dégradation des conditions de vie en Afrique, notamment l'augmentation de l'insécurité alimentaire, et a insisté sur l'importance de l'augmentation des recettes fiscales, y compris par la taxation de la richesse et de l'économie numérique.
Elle a également évoqué le potentiel des partenariats public-privé, des investissements privés, et de la gestion de la dette pour financer le développement durable. En préparation de la quatrième Conférence internationale sur le financement du développement en 2025, elle a insisté sur le besoin pour l'Afrique de plaider pour une aide mondiale au développement plus équitable.