En Centrafrique, un imbroglio foncier oppose des propriétaires au bureau banguissois de l'Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna). Les deux parties se disputent le titre foncier d'une cité octroyée par l'État centrafricain à l'Asecna dans les années 1960 dont certains logements ont été achetés par des particuliers en 2011 alors que la cité tombait en ruine. La direction de l'Asecna, qui a dénoncé une vente illégale, menace de suspendre ses activités si aucun compromis n'est trouvé.
Pour l'instant, le gouvernement de la Centrafrique a interdit l'accès aux bâtiments litigieux en attendant la décision finale. Dans le hall d'entrée, une équipe de la gendarmerie interdit l'accès aux bâtiments. Chassée de son appartement par les huissiers de justice, Marie Sologne Ndakala, ancienne ministre dans les années 2010, est entourée de ses affaires.
« J'avais acheté l'une des maisons de la cité Asecna en 2011 entre les mains de l'État centrafricain. Avant 2011, toutes ces maisons tombaient en ruine. L'État a demandé à l'Asecna de les réhabiliter. L'Asecna a dit que c'était plus d'un milliard, il n'en avait pas les moyens. Et le ministère des Finances aussi, n'ayant pas les moyens, a préféré se séparer de ses maisons, c'est comme ça que nous les avons achetées, et je détiens mon titre français », explique-t-elle.
En attente d'une décision du gouvernement
Une dizaine d'acquéreurs sont aujourd'hui dans la même situation, mais de son côté, l'Asecna dénonce une sorte de vente illégale occasionnée par certains dignitaires du pays.
« L'État centrafricain avait, depuis les années 1960, donné cette Cité pour la contribution de l'État centrafricain, à travers la convention de celui qui a vu la création de l'Asecna. Par cette action, cette cité devient une propriété de l'Asecna, qui a tous les papiers de cette cité. Nous ne savons pas comment des individus se disent acquéreurs et ont intégré la cité de l'Asecna », déclare Aubin Kenguelewa, secrétaire général du syndicat des travailleurs de l'Asecna.
Selon une source au ministère des Transports et de l'aviation civile, cette affaire a été débattue en conseil des ministres et la décision du gouvernement est attendue dans les prochaines semaines.