Des associations et organisations tunisiennes ont dénoncé ce lundi la multiplication des poursuites judiciaires visant des militants civils, syndicaux et politiques au cours des dernières semaines.
Dans un communiqué conjoint, elles ont exprimé leur préoccupation face aux renvois devant la justice, qualifiés d'atteintes aux activités civiles pacifiques telles que les marches, sit-in et actions humanitaires. Elles considèrent ces mesures comme une politique délibérée visant à restreindre la liberté de manifestation pacifique, la liberté d'expression, ainsi que les mobilisations sociales, civiles et politiques.
Une criminalisation jugée alarmante
Les signataires ont rejeté ce qu'elles qualifient de « criminalisation des mouvements pacifiques et des protestations », dénonçant un durcissement qui menace le travail civil et la lutte politique et sociale. Elles ont également condamné l'usage de lois pénales imposant des sanctions privatives de liberté, rappelant que ces lois ont historiquement servi à réprimer les mouvements de libération sous la colonisation française, ainsi que les manifestations étudiantes de 2008 et les mobilisations minières de 2009.
Les organisations ont appelé à mettre fin à toutes les poursuites contre les militants politiques, syndicaux et civils. Elles réclament également l'arrêt de la criminalisation des droits et libertés, en plaidant pour une reconnaissance du pluralisme intellectuel et politique.
Le communiqué est soutenu par plusieurs organisations influentes, dont la Ligue tunisienne des droits de l'Homme (LTDH), l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), l'Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), ainsi que d'autres acteurs majeurs de la société civile nationale et internationale, tels qu'Amnesty International et l'Organisation mondiale contre la torture.