C'est un retour très attendu en Côte d'Ivoire. Le tambour parleur, connu sous le nom de Djidji Ayôkwé, va bientôt être rendu à Abidjan par Paris. L'annonce sera faite ce lundi 18 novembre dans l'après-midi à Paris par les ministres française et ivoirienne de la Culture, Rachida Dati et Françoise Remarck, qui signeront une convention de dépôt. Cela marquera la fin d'un long feuilleton, qui aura duré plus de trois ans.
Selon nos informations, le tambour parleur, connu sous le nom de Djidji Ayôkwé, va d'abord être prêté à la Côte d'Ivoire avant le vote d'une loi spécifique en France pour le restituer, qui devrait intervenir dans les prochains mois.
Une proposition de loi en ce sens vient d'être déposée au Sénat. Parmi les sénateurs qui portent ce texte, certains s'étaient rendus à Abidjan en septembre dernier. Sur place, ils avaient été alertés par les autorités ivoiriennes sur le retard pris dans ce dossier, alors qu'Emmanuel Macron avait annoncé cette restitution il y a plus de trois ans. Or, le retour de cet imposant tambour de 3,31 mètres de long et de 430 kilos était bloqué par les reports successifs du vote d'une loi-cadre sur les restitutions de biens culturels.
Un tambour pillé en 1916 par les colons français
Sensibilisé sur l'importance de ce tambour parleur pour la Côte d'Ivoire, une pièce majeure de la communauté tchaman pillée en 1916 par les colons français, les sénateurs français ont, à leur retour d'Abidjan, formulé des propositions au ministère de la Culture, qui s'est alors attelé à la tâche.
« Je pense qu'il y a dû y avoir, à un moment donné, des pressions fortes exercées sur l'Élysée par les autorités ivoiriennes », confie hors micro un parlementaire très au fait du sujet. Si la convention de dépôt sera signée ce lundi 18 novembre, le Djidji Ayôkwé ne devrait rentrer, lui, en Côte d'Ivoire, qu'au printemps prochain. Il sera après exposé au musée des civilisations d'Abidjan, où une place l'attend depuis longtemps.