À l'arrêt depuis plus de 30 ans, la mine de Kipushi, de nouveau en activité depuis juillet, a été officiellement inaugurée dimanche 18 novembre par le président Félix Tshisekedi. Après l'extraction dans cette mine, quatrième gisement de zinc au monde, le minerai sera concentré, puis exporté via la Zambie.
La reprise des activités de cette mine - une joint-venture entre la Gécamines, société minière publique de la RDC, et l'entreprise canadienne Ivanhoe - est une très bonne nouvelle pour les marchés, selon les spécialistes.
La mine de Kipushi devrait, au cours des premières années, contribuer à 2 % de la production mondiale de zinc, une nouvelle source d'approvisionnement bienvenue, selon Roxana Lazar, spécialiste métaux chez Argus Media : « Cela sera très bénéfique pour le marché du zinc, car cela va atténuer les contraintes d'approvisionnement actuelles. D'autant plus que les coûts énergétiques sont très élevés en ce moment et qu'il y a beaucoup de tensions géopolitiques. Cela affecte une grande partie de la production, non seulement de zinc, mais aussi d'autres métaux. La relance de la mine de Kipushi va stimuler non seulement l'économie locale, mais aussi l'économie mondiale », explique-t-il.
Autre point positif pour le chercheur, consultant indépendant et ancien du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) Patrice Christmann, la très haute concentration du minerai : « Cela va permettre de produire davantage, un avantage en termes de déchets parce que la gestion des déchets miniers, c'est un vrai problème. C'est l'un des impacts environnementaux et sociétaux des plus importants et donc, si vous avez un minerai très riche, pour une tonne de zinc, vous générez moins de déchets que si vous exploitez du minerai pauvre. »
L'exploitation de cette mine devrait permettre la création d'emplois et des rentrées fiscales pour le pays. De plus, la demande en zinc devrait augmenter dans les années à venir avec des besoins croissants en Chine et en Inde, notamment. Or, les réserves disponibles sont évaluées à moins de 20 ans, une aubaine pour la RDC.