Au Sénégal, les résultats officiels provisoires des élections législatives anticipées organisées dimanche 17 novembre doivent être connus ce mardi. Mais avant même leur publication, le Pastef du président Bassirou Diomaye Faye et de son Premier ministre Ousmane Sonko est en passe de remporter son pari : décrocher une majorité à l'Assemblée pour faire appliquer son programme.
Alors que les résultats officiels provisoires des élections législatives anticipées qui ont eu lieu dimanche 17 novembre au Sénégal doivent être publiés ce mardi, le verdict ne fait guère de doute : au regard des résultats des différents centres de vote compilés par les médias, le Pastef au pouvoir arrive largement en tête et sa victoire fait consensus.
Dès dimanche soir en effet, les principales figures de l'opposition ont reconnu leur défaite - un comportement qui fait d'ailleurs exception sur le continent grâce au bon fonctionnement du processus électoral et à la maturité du peuple sénégalais si l'on en croit Moundiaye Cissé, membre du collectif des associations de la société civile pour l'observation des élections.
A chaque scrutin, l'acteur principal, c'est le peuple souverain qui se déplace avec sérénité pour choisir ses dirigeants.
Alors que pensent les Sénégalais de ce succès du Pastef qu'ils semblent avoir espérés ? Dans sa boutique d'informatique du quartier de la Médina, à Dakar, Mohamadou est, après avoir voté pour eux, pressé de voir les élus du parti à pied d'oeuvre. « Qu'ils travaillent à l'Assemblée nationale pour voter le budget, diminuer le taux de chômage et attirer les investissements dans le pays. C'est ainsi que les jeunes ne prendront plus le bateau pour aller à l'étranger », confie-t-il en montrant un modèle d'ordinateur à un client.
Etudiant en informatique dans le centre du pays, Makdao est lui venu chercher du matériel dans le magasin. Et lui aussi a hâte de voir le Pastef passer à l'action. « On lui a donné le poste de président et une majorité totale à l'Assemblée donc il n'a plus qu'à faire ce qu'il a promis aux jeunes : leur donner du travail ! », affirme-t-il.
« Les commerçants, il faut leur laisser la liberté de travailler »
Avec un taux de chômage de plus de 20 % dans le pays, le travail est effectivement l'une des préoccupations majeures des Sénégalais. Spécialisé dans l'import-export de produits informatiques dans la boutique voisine, Abdoulaye Gaye, lui, est inquiet depuis l'arrivée au pouvoir du Pastef car, pour l'instant, il n'a vu aucun changement. « Les commerçants, il faut leur laisser la liberté de travailler. Or en ce moment, si on a des marchandises au port, elles sont bloquées. Les autorités nous fatiguent avec les impôts. Actuellement, les affaires ne marchent pas. Alors oui, peut-être est-ce parce que le Pastef n'avait pas la majorité à l'Assemblée... En tout cas, il est tout simplement impossible de développer ce pays sans ses commerçants ! », conclut-il.
Reste que les Sénégalais vont encore devoir s'armer de patience avant de voir les députés du Pastef investir l'Assemblée. Une fois les résultats des législatives anticipées définitivement promulgués par le Conseil constitutionnel, il faudra encore attendre 45 jours avant que le nouveau Parlement ne se mette au travail.