Un jour extraordinaire à l'Assemblée nationale. Les complications du Projet de loi de finances 2025 vont être diagnostiquées par les travaux de commission. Des nouvelles désillusions ou des débats fructueux.
Chaudes retrouvailles ou échanges d'amabilités. La ministre de l'Économie et des Finances, Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, et ses proches collaborateurs devraient retrouver ce jour des députés pour les traditionnels et obligatoires travaux de commissions relatifs au Projet de loi de finances initiales 2025, PLFI. Ce, après l'inédite réunion à huis clos entre les deux parties où il aurait été question des véhicules 4X4 « offerts » aux députés.
Une assertion réfutée par beaucoup d'entre eux. Ils ont affirmé qu'ils n'ont jamais revendiqué un tel privilège étant donné les difficultés dans lesquelles vit la majorité de la population. Le deal leur aurait été imposé pour servir la carrosserie d'un concessionnaire automobile, par des annuités d'un prêt sous forme d'intérêt composé. Sous forme d'une suite géométrique de raison « q ». Pour simplifier, le capital s'ajoute aux encours pour calculer les paiements à venir sur des échéances régulières. À déduire sur leurs salaires et leurs indemnités. Des amputations déjà effectives se plaignent les quarante « heureux élus » de ce marché de dupes.
En sourdine
Voilà pourquoi ils ont convoqué des ministres en charge des préoccupations sociales, eau et électricité en priorité, pour une grande explication. Bien avant les éventuels face-à-face avec les membres du gouvernement. Une initiative saluée par les simples citoyens qui ont souvent considéré les députés comme des « complices » de l'Exécutif par des simulacres de débats, qui aboutissent souvent à l'adoption sans amendement du PLFI.
Le rapport des « farces » va-t-il changer ce jour ? Pas du tout. Tout a été fait pour que les députés ne fassent pas attention à des détails pouvant prendre à la gorge fragile et précaire le pouvoir d'achat des contribuables. Ainsi, le PLFI 2025 publié jeudi prévoit un budget de Programme d'investissements publics (PIP) de 16 605 milliards d'ariary pour la Chambre basse. Le montant de cette rubrique était de 47 625 millions d'ariary dans le budget de 2024. Il est intéressant de savoir comment les députés vont dépenser, ou plutôt, dilapider une telle somme. Ils ont le devoir de surveiller et de contrôler le travail de l'Exécutif et de travailler de concert avec les Collectivités Territoriales Décentralisées.
Par la stupéfaction de tous, même les opposants les plus assidus aux critiques, même aux mouches qui passent, et les plus allergiques du régime dans les travées du palais de la démocratie à Tsimbazaza ont mis en sourdine cette acquisition à « marche forcée » de ces véhicules 4X4. Les redoublants et autres triplants parmi eux n'ont pas trop de souci à se faire. Seuls les novices devront s'habituer au « démarrage en côte ».